Espaces Mistral
11 Boulevard Raspail
84000 Avignon

du 7 au 24 juillet 

relâche les 11, 18 juillet

à 21h30

 

 

 

Nous arrivons dans les favelas où des jeunes s'amusent, guettent, jouent aux dominos et boivent. Un des lurons est passablement imbibé et pas uniquement d'alcool. Petit à petit les percussions se mettent en place et la fine équipe commence à danser au son des tambours. Là-bas, la danse est partie intégrante de la vie, c'est leur respiration quotidienne. Tout à coup, apparaît le visage du président Bolsonaro, alors des slogans fusent et un concert de casseroles vient manifester leur radicale opposition. Ils dénoncent le cauchemar de l'extrême droite et ils le crient. S'ensuit une danse quasi guerrière, un charivari parfaitement chorégraphié.

Ils invoquent le départ de leur ennemi.

Un de leurs amis a été tué ; ils crient et dansent leurs douleurs et leurs incompréhensions. Ils tournent comme des derviches, sautent, pleurent de douleur, tombent et entrent en transe comme des adeptes du vaudou. C'est extrêmement puissant, la perte de leur ami concerne toute la communauté et ils cherchent des réponses. Certains craquent, prennent des armes pour se venger mais l'amitié prend le dessus et apaise les plus malheureux.

Leurs danses et déplacements sur scène sont de tous les instants, ces démonstrations sont aussi importantes et spontanées que leur respiration. Le spectacle n'apparaît plus comme un spectacle, ils partagent leurs difficultés avec nous et leur interprétation dépasse les limites des planches pour amplifier leur présence.

Ce spectacle tissé de fragments de vie, nous entraîne dans leur quartier tourmenté; il vibre et transpire d’une vérité crue. Les instruments sont tout à fait locaux et ils jouent avec passion.

Une mise en scène subtilement orchestrée et une chorégraphie maîtrisée permettent au spectacle de sembler improvisé, tout en valorisant les qualités propres à chaque danseur.

Les vidéos nous prennent la main pour nous conduire dans leur quartier. Un sous-titrage discret nous fait comprendre les diverses situations car le texte est entièrement rédigé en langue portugaise.

J'ai vraiment accroché à cette explosion de vitalité, de jeunesse et de souffrance pudique. Je n'ai pu résister à l'achat de goodies pour aider l'association.

Dominique Meslé 

 

Roda Favela

Dramaturgie et mise en scène : Laurent Poncelet
Assistant chorégraphe : Jose W.Junior

Avec : Taynia da Silva Salomé, José Lucas de Souza, Carvalho, Samira Dias Martins de Oliveira, Marcio Luiz do Nasciemento, Lucas do Nascimento Ramalho, Clécio Carlos dos Santos, Alyson Victor Oliveira da Silva, Enerson Fernando Ribeiro Alves da Silva, Glaucilene Ribeiro da Fonseca, Myriam Vitoria Rufino Santos, Rita de Kassia Tenorio dos Santos, Rinaldo Tenorio dos Santos

Création lumière : Jonathan Argémi
Création musicale : Clécio dos Santos
Images :  Martin Monti-Lalaubie
Montage vidéo : Christian Cuilleron