Entête

LA MALADIE DE LA FAMILLE M.

 

L’Adresse
2 Av. de la Trillade,
84000 Avignon

Du 04 au 26 juillet

à 17h40

Relâche les 8, 15 et 22 juillet

 

loupe 

 

Un décor ingénieux pour rendre l’atmosphère d’un appartement en Italie : des stores vénitiens en guise de murs et de fenêtres, des encadrements suspendus pour symboliser les portes, quelques meubles, table de cuisine, chaises, canapé usé et lits superposés, et voici d’emblée l’intérieur d’une famille italienne dans une ville qui ne dit pas son nom, mais où, comme il est coutume, on connaît à peu près tout le monde.

Un appartement exigu qui abrite le père à la trempe bien masculine mais en train de perdre la mémoire et le contrôle de ses sphincters, et puis les enfants, les deux filles, le fils. Milieu modeste, frictions usuelles à cause du manque d’espace, du manque de moyens, du manque de travail, du manque de confidences… c’est dans cet univers que l’auteur italien Fausto Paravidino situe ce vaudeville qui met en lumière une poignée de personnages hauts en couleur qui dessinent le tableau d’une société où chacun étouffe à cause des autres sans pouvoir se passer de cette amour étrangement puissant qui les force à ne pas se quitter.

La famille… tout ce qui déchire, provoque, insupporte… la famille, une famille italienne de surcroit  où culmine ce sens même que l’on appelle l’esprit de famille. La pièce de Fausto Paravidino tente une analyse de ce microcosme cellulaire avec un sens de la comédie affutée. Pour cela, il donne un rôle de narrateur au médecin de la famille.

Tout est drôle, cocasse, explosif parfois. Les frictions se succèdent entre l’une des filles qui, depuis la disparition de la mère sacrifie sa vie pour s’occuper du père et de l’ordre de la famille sous le regard tendu de sa sœur qui court offrir sa jeunesse et son cœur, l’amour et celui encore plus détaché du jeune frère, empêtré entre adolescence et jeunesse qui moque tout mais souffre en silence de ce manque d’existence perpétuel.

La mise en scène de Marie Benati évite avec habileté les temps de changements de scène et parvient à garder un rythme soutenu et une belle mise en place des quiproquos et autres situations embarrassantes qui jalonnent la pièce.

Toute la distribution souffle d’une même énergie et l’investissement des comédiennes et des comédiens dans leurs rôles nous attire comme un agréable tourbillon dans cette histoire qui prend la famille comme cellule d’un corps beaucoup plus grand qui est la société entière.

Une société qui sous la plume de Fausto Paravidino, est bien malade, souffrant du despotisme des anciens atteints par la sénilité, du manque d’espoir et de vie propre des plus jeunes et du manque terrible de douceur, de légèreté et d’amour.

Bruno Fougniès

 

La Maladie de la famille M.

de Fausto Paravidino traduction de Caroline Michel
Mise en scène : Marie Benati

Avec Léna Allibert (Maria), Gaspard Baumhauer (le Médecin), Marie Benati (Marta) en alternance avec Bérénice Olivares, Daniel Berlioux (Luigi), en alternance avec François Clavier, Alex Dey (Fulvio), en alternance avec Yoachim Fournier-Benzaquen, Taddéo Ravassard (Fabrizzio) et Guillaume Villiers Moriamé (Gianni)

Scénographie : Pierre Mengelle
Création lumière : Anaïs Ansart-GrosJean et Alex Dey
Création sonore : Nicolas Laurençot, Yvan Lebossé et Louis Jeffroy
Production : Edouard Dossetto