LAUDES DES FEMMES DES TERRES BRÛLÉES
La Chapelle du Verbe Incarné
21G, rue des
84000 – Avignon
04 90 14 07 49
à 18 h15
jusqu’au 24 juillet
Il arrive, de temps à autres, que l’on se laisse se séduire par le titre d’une pièce de théâtre. Ou par le lieu où cette pièce se produit. Et lorsque les deux sont réunis, l’on se dit que cela vaudra certainement le coup d’y aller pour voir comment c’est et comment cela se passe.
Le TOMA, à la Chapelle du Verbe incarné est assez coutumier de ce genre d’effet. Déjà parce que ce théâtre nous montre des productions de notre territoire que l’on’a pas forcément l’habitude de pouvoir admirer, en dehors de Paris, parce que les compagnies de théâtre, de danse et autres expressions de la scène viennent de loin. Des départements d’Outre-mer.
Le Grand Théâtre Itinérant de Guyane (Grand T.I.G ?) nous présente donc une pièce de théâtre originale, intitulée : Laudes des femmes de terres brûlées.
Les laudes, premières prières du matin, lorsque la pénombre règne encore dans les couvents.
Ici, point de couvents. Des forêts guyanaises. Des forêts comme des couvents. Presque impénétrables.
Quatre femmes. Quatre ethnies différentes. Quatre femmes, symbole les points cardinaux. Quatre ethnies symbole la diversité de la Guyane.
Un texte. Une parole. Des paroles. Un texte fort. Des cris dans la nuit. Des cris dans la lumière du jour. Des cris interpellant le monde entier. Un texte lyrique. Il interpelle la Terra Mater. La Terre Mère.
Ces femmes-là, symbole de toutes les femmes maltraitées, de toutes ces femmes violées, torturées, meurtries, tuées.
Les quatre femmes demandent des comptes. Elles demandent le pourquoi. Elles demandent le comment.
Elles s’adressent à un mort embaumé. Un mort mis debout. Symbole d’une vie passée.
Ce spectacle est d’une force symbolique inouïe. Une force toute en symbole. En cercles. En mouvement. En danse. En chant. Il a quelque chose dans ce spectacle qui prend le spectateur à la gorge. Qui interpelle. Qui interroge. Lié au territoire. Mais pas seulement. Ce texte et cette mise en scène presque baroques sans être pesants s’adressent au monde entier. À toutes les femmes ? Et aux hommes
Ce n’est pas une production féministe. C’est une production de femmes. Au sens réel du terme.
L’on peut aimer. Ou pas. Mais ce spectacle a réalisé cette fonction de miroir sociétale que peut et, parfois, doit être le théâtre et ce en quoi c’est une réussite. À voir !
Peter Barnouw
C'est dense comme la jungle guyanaise.
Les comédiennes synthétisent une belle collaboration de partage au féminin. J'étais transportée dans le cœur de la terre avec mes sœurs sur scène.
C'est un spectacle qui ne se raconte pas, pour ça il y a le flyer, le programme !
Pour s'immerger, se rendre à la Chapelle du Verbe Incarné et de laisser absorber par ce spectacle.
Le seul homme de la troupe est un élément puissant du paysage, il est là tel un grand arbre au milieu de la forêt.
Profondément touchée, j'ai vu à la sortie une femme émue aux larmes qui partageait ses émotions avec les comédiens.
Natacha Régnier-Ledieu
Laudes des Femmes des Terres Brûlées
Par Le Grand Théâtre itinérant de Guyane
Écriture et mise en scène : Odile Pedro Leal
Avec : Laurence Baptiste, Micheline Dieye, Sarah Jean-Baptiste, Jean-Marc Lucret et Odile Pedro Leal
Texte : Marie-Celie Agnet
Costumes : Nefelie Papadimoul
Musique : Odile Pedro Leal
Création lumière : Carlos Perez
Mis en ligne le 21 juillet 2025
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