Entête

L'AMOUR À LA MENTHE

 

Théâtre de l'Oriflamme
Rue du portail Matheron
84000 – Avignon

du 5 au 26 juillet

à 15h5O

(relâche les 9,16,23)

 

loupe 

 

Thierry Beccaro sur scène, c'est déjà tout un spectacle mais quand il nous conduit dans l'intimité de son enfance c'est une flambée émotionnelle. Le tableau sur le chevalet reçoit les terribles et abominables couleurs de son enfance. Ce tableau est le réceptacle de ses douleurs profondes, de ses violences subies : il devient le punching-ball où Thierry Beccaro vomit sa haine. Nous sommes témoins de ses craintes quand l'impitoyable odeur de menthe s'approche de sa chambre et de son visage. Il est le protecteur aux petits soins avec sa petite sœur ; il essaie de l'éloigner de cette violente déchéance paternelle. Les sourires sont rares, tels des petits pansements dans des plaies ouvertes qui ne cicatriseront jamais. 

Quel superbe exploit d'artiste, je n'ai jamais vu de telles explosions de sentiments, où il nous emmène au-delà des larmes. Tout son visage exprime ces douleurs refoulées. Chaque geste est millimétré, précis, puissamment chargé d'émotion. La mise en scène autour de ce tableau, nous touche profondément ; l'empathie envers lui nous devient inimaginable.

Je suis sorti bien secoué de ce spectacle criant de vérité et de sincérité. Il y a quand même une part de pudeur : ce spectacle n'est pas larmoyant, dix-sept ans sont passés et l'avenir est maintenant ouvert, l'espoir à ouvert les portes du bonheur et seules restent les cicatrices indélébiles.

Une performance bouleversante, et un récit intime parfaitement maîtrisé.

Dominique Meslé 

 

L'Amour à la menthe

Mise en scène : Anouche Setbon
Texte : Emmanuel Robert-Espalieu

Avec : Thierry Beccaro

Collaboration artistique : Alline Gaillot
Lumière : Denis Koransky
Scénographie : Oria Puppo
Musique : Michel Winogradoff