UNE REINE EN EXIL

 

Théâtre des Trois raisins
Rue Thiers
84000 – Avignon

du 7 au 30 juillet

à 17h15

relâche 12, 19; 26 juillet

 

Une reine en exil loupe 

 

Une reine en exil nous entraîne dans la vie de Pina Bausch telle qu’elle aurait pu la rêver.

La chorégraphe eut beaucoup de détracteurs car son travail était loin des codes de la danse classique bien sûr mais aussi de ceux de la danse moderne. Par exemple les danseurs parlent et crient, s’invectivent, s’adressent au public…

La chorégraphe a toujours travaillé sur l’humain. Elle prenait ses danseurs loin des cours et surtout loin des codes et des physiques classiques.

Pina Bausch est morte soudainement le 30 juin 2009 d’un cancer généralisé dont elle ignorait être atteinte. Elle est partie en pleine lumière, en pleines répétitions. Une reine en exil est dans l’instant de ce brutal départ, et au-delà de son irréparable vide.

Sur scène la reine est immobile, au centre des choses.

C’est un long monologue où elle pense à voix haute, elle s’interroge, évoque ses souvenirs d’enfance.

Elle repense à ces insectes dont elle tombait amoureuse car elle aimait leur fragilité.

Une reine exilée, enfermée dans la boîte des souvenirs remontant à l’enfance et aux voyages. Mais elle danse et danse encore car c’est la vie.

Elle raconte sa recherche des gestes pour ressentir elle-même sa propre vérité.

Un spectacle fort, qui s’approche des rêves, de la danse, d’une sorte de danse.

Sophie Millon incarne avec justesse une Pina Bausch dans un complet noir assise au milieu de la scène dans un fauteuil Voltaire rouge. Par moments des courts métrages sur ses chorégraphies occupent le fond de l’écran nous replongeant dans ses créations.

La mise en scène sobre, bien dans l’esprit de Pina Bausch de Gunther Leschnik qui s’est appuyé sur le texte de Jean Paul Chabrier dans son intégralité pour faire l’ossature de la pièce.

Du beau travail sur une artiste qui avait une originalité folle, une création propre, loin de tous les codes.

Jean Michel Gautier

 

Une reine en exil

de Jean Paul Chabrier

mise en scène Gunther Leschnick

avec Sophie Millon

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