FLEURS DE SOLEIL

 

Théâtre du Chêne Noir
Rue Sainte Catherine
84000 – Avignon

du 7 au 30 juillet

à 19h55

relâche les 11,18 et 25 juillet

 

Fleurs de soleil loupe 

 

Un récit de Simon Wiesenthal qui est resté présent dans sa mémoire toute sa vie. Durant la guerre, il est prisonnier des Allemands, occupé à déblayer une place quand une infirmière vient le chercher et l’amène au chevet d’un soldat allemand en train de mourir. Celui-ci lui avoue un crime horrible et demande à Simon de le pardonner. Il veut mourir pardonné par un juif. Simon est surpris, déboussolé par une demande pareille, il refuse et quitte le mourant. Mais toute sa vie une question va le tarauder, ai-je bien fait, avais-je le droit d’accorder mon pardon au nom des autres victimes ?

Une situation qui devient universelle, qui nous met tous dans la même situation. Simon Wiesenthal explore les limites de son humanité et nous mêle à sa quête nous aussi. Car se pose la question : qu’aurions-nous fait à sa place ?

La question est abrupte, mais elle fait partie d’un contexte : nous sommes en pleine guerre, des milliers de juifs ont été purement et simplement éliminés, des camps ont fleuri partout en Europe pour supprimer les juifs de la terre. Que répondre à un mourant qui demande le pardon alors qu’il a participé à l’horrible, à l’innommable, qui a été le sujet de la barbarie.

On peut en pleine guerre ne pas accepter de pardonner car autour de nous c’est encore le chaos. Tous ceux qui souffrent et qui meurent sont une raison à ce refus d’humanité.

Mais Simon qui va passer le restant de sa vie à chasser les nazis, ceux qui ont pourchassé les juifs, il va mettre de côté son humanité donc son pardon pour punir par contre tous ceux qui ont œuvré contre les juifs. Il a pris une position claire et sans appel, il a choisi un camp.

Thierry Lhermitte incarne Simon avec beaucoup de délicatesse, d’humanité. Il est là sobre, la voix un peu sombre, il donne alors le maximum d’humanité à Simon Wiesenthal, il se pose des questions, il n’est pas sûr de lui... mais n’est-ce pas avoir pris une décision que de se poser la question ? C’est repousser la prise de décision. Et on ne peut le lui reprocher…

Une pièce toute en sobriété, dans une mise en scène épurée, sur un sujet bien lourd de notre histoire et portée à merveille par un magnifique acteur.

Jean Michel Gautier

 

Fleurs de soleil

de Simon Wiesenthal

Mise en scène Steve Suissa

Avec Thierry Lhermitte

Adaptation Daniel Cohen et Antoine Mory

 

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