Entête

PEUT-ÊTRE  NADIA

 

Théâtre  de la Reine Blanche – Scène des Arts et des Sciences
2 bis passage Ruelle
75018 Paris
01 40 05 06 96

Jusqu’au 30 mars 2025,
mercredi, jeudi et vendredi à 19h / samedi à 18h / dimanche à 16h

 

Peut-être Nadia loupe

Photo Marie-Clemence David

 

De nos jours, tout peut faire théâtre... alors pourquoi ne pas aller voir de plus près cette "hypothèse autobiographique" de la gymnaste Nadia Comaneci, conçue par Pascal Reverte en collaboration avec Anne-Sophie Mercier.

Il y aurait... enfin il y avait beaucoup à dire.

Le tout était peut-être de savoir quoi et comment et surtout dans quel ordre.

Nous allons donc suivre un itinéraire, celui d'une jeune Roumaine de 14 ans qui, à force de travail et de privations se retrouve aux jeux olympiques de Montréal en 1976.

Là, elle explose tout et obtient la note des notes : 10.

Au point que la technique commence par lui donner un 1, le maximum étant pour elle de 9,99. La revue TIMES titrera d'ailleurs : "She 's perfect".

À partir de là, on se perd quelque peu : il y a l'évocation du frère de Nadia, on voit une femme qui est fascinée par la gymnaste et "aurait pu être elle". On passe par la fuite de Nadia de Roumanie à 28 ans. Il y a également l'annonce (fausse) de la mort de Nadia et des questions, légitimes, sur son départ. Les Ceaucescu étant au pouvoir, ils apparaissent en photo, puis ils nous parlent.

Le corps de Nadia, corps "donné" par les parents à l'entraîneur est aussi un thème de réflexion.

Olivier Broche se déchaîne en jonglant avec des appels et des téléphones : d'amusant au début, ce jeu finit par tourner à vide.

Nous voici à nouveau en Roumanie où se pose la question de la ville natale de la jeune Roumaine du gymnase où elle s'est si durement entraînée et de la gymnaste elle-même.

Nadia aurait connu le fils Ceaucescu et aurait été agressée, en boîte, par ce personnage.

On le voit, on navigue à vue et personne ne sait trop où on va. Qui veut trop dire, trop explorer, finit par se mélanger un peu les séquences.

On retiendra quand même quelques moments heureux... dans le sens bien vus, des considérations sur un pays totalitaire et une enfance sacrifiée. Et de magnifiques images, en boucle, de Nadia aux barres asymétriques.

On retiendra surtout, à la fin, l'extraordinaire monologue de Nicolas Martel en entraîneur de Nadia : cruel, implacable, d'une froideur qui fait mal.

On aurait aimé que tout le spectacle fût de ce tonneau-là.

Gérard Noël

 

Peut-être Nadia

D'après une idée d'Anne-Sophie Mercier
Écriture : Pascal Reverte avec  Anne-Sophie Mercier
Mise en scène : Pascal Reverte
Collaboration artistique : Alexandra David

Avec : Olivier Broche, Aude léger, Nicolas Martel, Elisabeth Mavez, Vincent Reverte

Scénographie : Jane Joyet
Création et régie lumières : Léandre Garcia Lamolla
Création musicale et sonore : Antoine Sahler
Régie son : Laurent Le Gall
Création vidéo : Julien Appert