Entête

MALWIDA

 

Studio Hébertot
78 bis boulevard des Batignolles
75008 Paris
01 42 93 13 04

Jusqu’au 27 octobre 2024
Jeudi, vendredi et samedi à 19h00
Dimanche à 17h00

 

Malwida loupe

Crédit photo © Steve Bouteiller / Captation.fr

 

C'est Malwida, autrement dit la baronne Malwida Von Meysenbug qui est le sujet du nouvel opus de Michel Mollard. Plus précisément la relation qu'elle entretint avec le jeune Romain Rolland.

Il s'agit d'une relation platonique, l'accent étant mis ici sur le côté pygmalion de la dame, par ailleurs femme de caractère qui noua des relations avec maints "grands" de l'époque, qu'il s'agisse de Beethoven, Nietzsche ou encore Wagner.

Nous sommes en 1889 et la baronne Malwida a participé aux révolutions de 1848. C'est dire qu'elle n'est plus de prime jeunesse. Elle a encore l'âge des engouements et prend littéralement sous son aile le jeune Romain Rolland pianiste doué et écrivain débutant. Elle pratique, dit-elle, "l'amitié active". Un premier rendez-vous tourne court. Ils se revoient. Romain est amoureux de Sofia, rencontrée dans l'escalier de chez Malwida.

Romain Rolland énonce : « Les femmes enfantent les hommes. »

Quand il y a brouille, Malwida conclut, amère : « Je vais encore une fois faire l'apprentissage de solitude ».

Si le nom de Romain Rolland perdure, on semble avoir complètement oublié celui de Malwida Von Mayenburg. À tort. Cette pièce lui rend hommage. Ou tente de le faire, voeu pieux.

Une voix off (celle, grondante de Jean-Claude Drouot) fait le lien, nous faisant partager cette histoire et les pensées et impressions du futur auteur de Jean-Christophe. La correspondance entre ces deux personnages (plus de 1500 lettres) a nourri la pièce que nous voyons.

Mais, dans un dispositif dépouillé, il faut bien dire que c'est parfois aride. La mise en scène est statique et paraît dater, comme certains échanges entre les personnages.

Bien sûr, le texte est parfois brillant à base de citations et de "name-dropping", mais il manquerait un je ne sais quoi, pour véritablement emporter l'adhésion.

Peut-être l'auteur (mais c'était le sujet) a-t-il trop mis l'accent sur le côté intellectuel, sur l'esprit (dont Malwida disait que seul il existait) au détriment de l'émotion. Heureusement, des morceaux joués au piano viennent rythmer l'action et constituent des pauses musicales, tout à fait bienvenues. Le jeune Ilyès Bouyenzar livre une prestation intéressante et il reste le jeu tendu, maîtrisé de Bérengère Dautun dans le rôle de Malwida.

Gérard Noël

 

Malwida

Une pièce de Michel Mollard

Avec : Bérengère Dautun, Ilyès Bouyenzar, Benoît Dugas et la voix de Jean-Claude Drouot

Mise en scène et décors : François Michonneau
Costumes : Frédéric Morel