L’HOMME QUI TOMBE

 

Après  reports, sont prévues les représentations suivantes :
Les 5, 7, 8 et 9 septembre 2021 : Scène Nationale d’Aubusson.
Le 17 octobre : Centre Culturel Yves Furet – La Souterraine.
Le 19 novembre : L’Eden – Saint Jean d’Angely
Novembre 2021 : La Coupe d’Or – Scène conventionnée de Rochefort
16 octobre : L’Horizon – La Rochelle
19 et 20 octobre : Théâtre de l’Union – Centre Dramatique National du Limousin
23 octobre : Théâtre Roger Barat – Herblay
Octobre 2021 - L’Odyssée Scène Conventionnée de Périgueux
14 octobre :  Le Gallia – Scène Conventionnée de Saintes
11 et 12 octobre : Centre culturel Municipal Jean Gagnat – Limoges
23 et 24 septembre : Scène Nationale du Sud Aquitain
22 octobre : La Mégisserie – Scène Conventionnée de Saint-Junien
7 janvier : 2022 Théâtre de Châtillon.

 

L’Homme qui tombe loupePhoto © Matthieu Ponchel

 

Le projet de ce spectacle a été présenté aux plateaux du groupe des 20, le 11 février 2020.

L’Homme qui tombeIl est inspiré d’un livre de Don DeLillo, qui fait lui-même référence à une photo montrant un homme qui tombe à la verticale, la tête en bas, d’une des tours du World Trade Center.

Don DeLillo embrasse de façon à la fois ample et précise, circonstanciée, la tragédie du 11 novembre. On suit, en parallèle la vie de quelques personnes, dont un rescapé, et la préparation de l’attentat. Les personnages sont beaucoup dans un ressassement "thérapeuthique", avec mention de détails troublants : les souvenirs laissés "là-bas" et le fait d’avoir sur soi "du sang qui n’est pas le sien".

Le décor est superbe, évoquant un intérieur moderne et ses vitres. Il y a un temps cursif, un jour après, dix jours après... et en même temps un flash-back pour la préparation des détournements. Tout chemine ainsi longuement (3h15) jusqu’au moment fatidique.

Il y a un couple, un autre couple, un atelier d’écriture où l’on voudrait "écrire sur les avions", et un mystérieux Bill Layton, évoqué par des enfants... et dont on comprend enfin, qu’ils parlent de Ben Laden.

On mesure vite, malgré l’intérêt de l’écriture de Don DeLillo, qu’un roman n’est pas une pièce de théâtre : le dialogue s’en ressent, qui "passe" parfois mal, étant trop premier degré, à la limite de la "série" de base. Les comédiens jouent "sérieux", comme il convient et certains emportent davantage l’adhésion que d’autres.

Il y aura du mouvement, une mosaïque d’instants.

À côté de ce déroulement dramatique, l’action est doublée par une caméra très présente qui filme en direct certains moments forts, nous faisant profiter de gros plans et de cadrages brillants. Que dire de cette mode qui devient de plus en plus prégnante dans le théâtre ? Aon ajoute de l’image, comme si la scène et les comédiens ne suffisaient pas. Il se crée un film éphémère, car renouvelé, pour ajouter du sens... Même si on sait que l’image est envahissante dans nos vies, depuis une vingtaine d’années, la question mérite d’être posée.

Au final, le sujet est plus fort que la pièce. Ils ne luttent pas pour autant : la pièce accompagne le réel en courant après lui, en le commentant et en finissant, peu à peu, à nous gagner à la cause. On n’aura pas eu forcément l’occasion de "dialoguer avec le mal", comme l’écrit Simon Mauclair, concepteur et metteur en scène, mais ç’aura été l’occasion d’une évocation nécessaire, d’un rappel d’une réalité qui sidéra tout un chacun et qu’on ne peut oublier.

Gérard Noël

 

L’Homme qui tombe

Texte de Don DeLillo. Adaptation et mise en scène : Simon Mauclair.
Assistants : Charlotte Cobos & Pépita Car.
Création musicale & sonore : Allan de la Houdaye
Création lumières : Jérôme Dumas, en collaboration avec Simon Mauclair
Cadrage vidéo & montage : Matthieu Ponchel
Régie vidéo : Léa Sallustro
Régie générale, son & H-F : Christophe Dupuis & Clément Janvier
Régie plateau : Vincent Carpentier
Accessoires : Amandine Chaffard, Vincent Carpentier & Pépita Car
Maquillage/Habillage : Christine Ducouret & Simon Roland
Chargée de production/ administration : Léonie Poloniato
Avec : Ashille Constantin, Isabella Olechowski, Nathalie Royer, Alexandre Ruby, Bernard Vergne, Gaëlle Voukissa