Entête

J’AURAIS MIEUX FAIT D’UTILISER UNE HACHE

 

Théâtre Silvia Montfort.
Parc Georges Brassens
106 rue Brancion
75015 Paris
01 56 08 33 88

Jusqu’au 18 mars 2023
à 19h30

Tournée 23/24 en construction.

Le spectacle sera présenté la saison prochaine au Safran (Amiens) à la Maison de la Culture de Bourges, au CDN de Tours, au Théâtre du Fil de l'Eau (pantin) et d'autres lieux à venir.

J’aurais mieux fait d'utiliser une hache loupe

Photo © Marie Charbonnier 

 

 Qu'on ne cherche pas trop de cohérence dans ce spectcale; ou plutôt si, il y en a une, mais interne. Le titre, d'abord : il ferait référence  à ce qu'écrivirent les journaux (« Ils auraient mieux fait d'utilier une hache ! ») après la première exécution capitale sur chaise électrique en 1980, alors que le condamné se tordait de douleur et et mettait un temps infini à mourir.

Ensuite il y a, pour ce collectif fasciné (entre autres) par les films d'horreur, deux faits-divers réels ou fantasmés : une bande de scouts chante dans la forêt jusqu'au drame. Et une jeune femme dans sa cuisine revit en boucle (façon Un jour sans fin) une agression pour le moins violente.

Dans ce spectacle court, le collectif Mind the Gap s'est fait plaisir. Et pourquoi pas ?

Ouvert aux charmes du bruitage (et l'ayant travaillé), il consacre tout le début du spectacle  à l'histoire des scouts : sonore et un peu dialoguée. C'est habile, bien fait et à vue, afin que nul n'en ignore. L'histoire est juste suggérée.

On oublie un peu ce capharnaüm d'objets divers avec des haches pendues un peu partout, pour se concentrer ensuite sur une cuisine où une jeune femme répond à une amie au téléphone, boit un verre se vin et se prépare des carottes. Le premier meurtre est surprenant. Et sanglant.

Ce qui n'empêche pas la même jeune femme, ensanglantée, de reprendre la scène, avec quelques variantes pour finir de la même façon. À la troisième édition, on se lasse un peu. Il y a de plus en plus d'hémoglobine. Le programme de la petite radio est différent. Le dialogue s'enchaîne. Même fin. Puis, d'autres variantes : on croit qu'elle va s'en tirer, elle riposte mais meurt quand même. Un comédien dit le texte de l'amie et une comédienne est le « d'abord mateur puis assassin" ».

Ensuite, puisque le spectacle joue sur cette variation d'une scène de crime, on a droit a un mini-débat, à la radio (mais à vue) sur les serials-killers. Intéressant. Nous ne dévoilerons évidemment pas la fin de ce spectacle où le gore le dispute (parfois) au burlesque façon grand-guignol.

Qu'en dire ? sinon que le spectacle peut dérouter : on peut le prendre aussi comme un brillant exercice théâtral.

Au mépris de la nuance et de la psychologie, mais on n'est pas ici pour ça... il a l'inconvénient de ne jouer que sur une corde; Mais l'avantage de se laisser voir sans déplaisir. De faire découvrir, en plus, un univers codé bien maîtrisé et de jeunes comédiennes et comédiens en liberté.

Gérard Noël

 

J’aurais mieux fait d'utiliser une hache

Collectif Mind The Gap
Mise en scène et interprétation : Thomas Cabel, Julia de Rayke, Solenn Louër, Anthony Lozano et Coline Pilet

Administration/production : Margot Guillerm
Dramaturgie : Léa Tarral
Création sonore : Estelle Lembert
Création lumières : Quentin Maudet
Scénographie/costumes : Clémence Delille