UNE NUIT À TRAVERS LA NEIGE

 

Théâtre Les Déchargeurs
3 rue des Déchargeurs
75001 Paris
01 42 36 00 50

Jusqu’au 26 octobre 2021
les dimanches, lundis et mardis à 21h

 

Une nuit à travers la neige loupe Photo © Jo

 

Au départ, il y a le roman de Victor Hugo, L’Homme qui rit. Ariane Pawin, ci-devant conteuse, s’en est emparé. Elle en a sélectionné de (larges) extraits et nous les restitue, en solo, sur la scène nue des Déchargeurs.

Dans le texte hugolien, qui comporte plusieurs histoires en parallèle, ellle a choisi une histoire "complète" :  la boucle se boucle et cet univers prend corps et fonctionne sous nos yeux. Le texte tient la route, comme on s’en doute.

Cette histoire d’enfant abandonné par un groupe d’hommes pressés d’embarquer pour fuir l’Angleterre, en 1690 est propre à émouvoir. Il y a l’histoire et il y a aussi les descriptions d’Hugo, la façon dont il évoque les lieux, une lande, le temps qu’il fait, les actions du personnage. Du pur Hugo, quoi !

La suite, c’est la marche, la très longue marche dans la neige, de Gwynplaine, cet enfant, et sa rencontre avec les "contrebandiers pendus goudronnés".

Commençant sobrement, la comédienne-conteuse se prend et nous prend peu à peu au jeu : elle raconte, bien, enchaînant parfois mezzo-voce pour les moments plus ténus ou plus tragiques, comme cette découverte, non loin d’une femme morte, d’un bébé dans la neige. C’est une petite fille.

Le récit est, de temps à autre, entrecoupés de commenatires. De Hugo ou de la narratrice ? Il y a, dans tout cela, un côté roman-feuilleton, au style parfois soutenu, parfois relâché.

L’enfant, portant son colis, arrive dans un village. Il frappe à des portes, sans que personne ne réponde. L’explication vient très vite : la peste. Jusqu’à ce, bien sûr, qu’une porte s’ouvre...

Ariane Pawin a l’art de nous tenir en haleine, grâce au texte d’Hugo, bien sûr.

Sa gestuelle s’apparente au mime ou à l’art de la conteuse : c’est à dire prononcer une phrase et faire, en même temps, le geste : dégager la neige, par exemple, où nous faire visualiser des oiseaux en l’air.

Au-delà de cela, elle a un partenaire de choix dans son entreprise : il s’agit de Marien Tillet qui a assuré la mise en scène... et surtout la création lumière.

Il excelle à tisser des ambiances diffférentes, à créer de subtils et beaux effets, à sculpter de façon "dramatique" les différentes péripéties de ce récit.

Du grand art.

Gérard Noël

 

Une nuit à travers la neige

D’après L’Homme qui rit, de Victor Hugo

Création et narration : Ariane Pawin

Mise en scène et création lumière : Marien Tillet
Création sonore : Alban Guillemot
Création costume : Aude Désigaux
Regard chorégraphique : Célia Chauvière
Régie : Simon Denis
Chargée de production : Clara Normand
Chargée de diffusion : Nathalie Le Garff