Entête

LE MYTHE DE SISYPHE

 

Essaïon Théâtre
6, rue Pierre au lard
75004 Paris
Tel : 0142784642

Jusqu’au 30 juin
Les lundis et mardis à 21h Les jeudis 19h

Puis
Théâtre Transversal Avignon
du 5 juillet au 26 juillet 2025
à 12h10
(relâche le mercredi)

 

Le Mythe de Sisyphe loupe 

 

Un mythe… en quête du sens de la vie !

 

« Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide. » Première phrase du Mythe de Sisyphe d’Albert Camus (1913-1960). Et c’est par là que commence Pierre Martot qui porte pour la première fois au théâtre ce magnifique roman paru en 1942 et qui en assure une interprétation magistrale, véritable coup de poing émotionnel… qui vous secoue intellectuellement !

Tout serait-il dit sur le sens de la vie : vaut-t-elle ou non la peine d’être vécue ? La question ainsi posée exclurait-elle dans la réponse Dieu et les dieux… puisqu’ils guident la destinée des humains ?

Revenons à Sisyphe qui, dans la mythologie grecque, était condamné à rouler sans cesse, jusqu’au sommet d’une montagne, un rocher qui retombait toujours à son point de départ. D’où le parallèle que fait Camus avec l’absurdité de la condition humaine et la réflexion à laquelle il nous invite pour transcender cette fatalité : Sisyphe enseigne la révolte, la passion d’exister qui nie les dieux et soulève les rochers. « La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux. » Pour en arriver à cette finalité ontologique pleine d’espoir, Pierre Martot nous embarque dans un immense moment théâtral, vaste espace – plein de mouvements – qui est celui de la pensée qui se déploie, au souffle épique… Il tourbillonne, marche beaucoup, s’adresse aux lampes suspendues avec jeux de lumières subtiles : « La scène, c’est le monde. » N’est-ce pas ?

L’auteur et l’interprète peuvent avec pertinence, dans cet écrin intime, sublimer leur réflexion sur les expériences sensibles que chacun a pu connaître à un moment de sa vie : l’absurdité de sa propre condition ou le fait de se sentir étranger à soi-même ou au monde… Penser, certes… « Maintenant il s’agit de vivre. » Nous rappellent-ils ! Et Albert Camus, dans son épitaphe, de conclure « Ô mon âme, n’aspire pas à la vie éternelle mais épuise le champ des possibles ».
Un spectacle à venir applaudir au plus vite, ici et maintenant, à l’Essaïon, avec la certitude de passer un délicieux moment de grâce esthétique inépuisable…

Anne Revanne

 

Le Mythe de Sisyphe

D’après l’œuvre d’Albert Camus

Adaptation et interprétation Pierre MARTOT

Collaboration artistique et lumières Jean-Claude FALL
Assistanat Baptiste MEILLEURAT