Entête

ÉLOGE DE L’À PEU PRÈS

 

Théâtre de Poche-Montparnasse
75 boulevard du Montparnasse
75006 Paris

Jusqu’au 21 juin
Le lundi à 21h

 

Éloge de l’à peu près loupe 

 

De la légèreté… profonde !

 

Patrice Carmouze reste indissociable de ses émissions inoubliables avec son compère et complice Christophe Dechavanne où il effectuait avec beaucoup d’humour et de décalage des démonstrations quelque peu « foireuses » d’objets nouveaux prétendument épatants !

Là, il nous enchante avec une « divagation musico-théâtrale » des plus jouissives ! Dans ce seul en scène, restent son humilité et sa drôlerie, mais pas que… Il jongle habilement, sans fausse note et nourri d’une solide culture, avec les mots, la musique et les concepts il nous livre, de façon légère et non moins convaincante, une petite philosophie de la vie ordinaire au temps des réseaux sociaux où l’on confond souvent information et connaissance, rumeur et savoir, nouvelles apocryphes et vérité, pensée magique et faits scientifiques. C’est aussi un écrivain et un journaliste au riche parcours protéiforme : aussi bien rédacteur en chef au Quotidien de Paris qu’ayant assuré l’animation de nombreuses productions audiovisuelles dont une émission culturelle sur BFM… Sa légèreté de ton ne manque donc pas de densité didactique et instructive. Patrice démarre son spectacle par une citation du philosophe Jacques Bouveresse (1940-2021), spécialiste du fameux Wittgenstein : « L’À peu près et l’imposture progressent de façon incroyable ». On ne connaît pas ces deux grands penseurs ? Pas grave… Patrice est compréhensif, voire magnanime avec l’ignorance ! D’autant que cela lui donne l’occasion de faire des pirouettes verbales et de nous régaler avec des digressions sur les faux savoirs et les idées toutes faites comme la « bonne nature » : connaissons-nous, grâce à l’éthologie moderne, les déviances érotiques des animaux, comme la perversité sexuelle des coléoptères ?

Patrice joint son « futile » si nécessaire et si poétique à d’agréables moments musicaux en interprétant avec à propos et beaucoup de charme les chansons de Paolo Conte, de Michel Legrand, de Trenet ou de Brassens, en s’accompagnant au piano.

Pierre Val qui met en scène et en valeur son ami avec délicatesse et efficacité confie : « Notre Éloge renferme une dimension ironique. Nous rendons hommage au futile, à la bêtise, à nos faiblesses… » Et Carmouze d’ajouter : « J’ai toujours été dans l’à peu près. C’est une porte vers l’humour. »

Dans ce théâtre où l’âme de Philippe Tesson rayonne toujours, Patrice nous met avec grâce et efficience, définitivement dans « Sa Poche » !

Anne Revanne

 

Éloge de l’à peu près

De : Patrice Carmouze
Mise en scène : Pierre Val

Avec : Patrice Carmouze