DERNIÈRES NOTES
Studio Hébertot
78 bis bd des Batignolles
750017 Paris
Tel : 0142931304
Jusqu’au 16 février 2025
Jeudi vendredi, samedi à 19h
Dimanche à 17h
Un sublime chant du cygne…
Soir du 24 décembre 1944, les cloches de la Basilique de Vézelay sonnent… Romain Rolland, grand écrivain, prix Nobel de littérature est seul chez lui, son épouse Macha vient de le quitter pour assister à la messe de minuit. Âgé et malade, il a le pressentiment que cette veillée de Noël est pour lui la dernière… L’occasion d’une profonde et bouleversante introspection comme une extrême prière qu’il apothéose en musique grâce à son fidèle Pleyel au son de l’ultime sonate pour piano, l’opus 111 du grand Beethoven pour lequel il nourrit une passion complice.
Michel Mollard, auteur inspiré de ce bijou textuel, nous offre un moment de grâce théâtral magnifié par l’exceptionnel Pascal Amoyel, artiste polyvalent et pianiste sublime qui révèle ici ses talents de comédien charismatique… Il campe un Romain Rolland avec une densité émotionnelle des plus crédibles, tout en douceur, nostalgie avec des soubresauts d’énergie révoltée quand il regrette de n’être pas compris, manifestant, toujours, une grande humanité et une immense tolérance…
C’est ainsi que sont évoquées ses amitiés variées et parfois improbables avec Claudel, conservateur de droite, poète catholique et lui Rolland, homme de gauche, non croyant, avec Stephen Zweig et leurs différents politiques ou avec Aragon et ses revirements concernant les pacifistes : « Ils m’insupportent désormais. J’ai découvert chez eux trop d’âmes lâches, fausses, mesquines… »
Se remettant au piano pour jouer quelques notes : « Est-ce que Beethoven était un pacifiste ? Non, c’était un homme de combat ! » Romain/Pascal revient s’asseoir, prend un livre et lit Goethe : « Meurs et deviens ! », acmé de ses réflexions, à tout jamais son cri de ralliement, son devenir incessant en opposition au Présent éternel de la Vérité établie de son cher Claudel ! Puis à nouveau au piano : « Pour faire tenir un univers dans deux notes, il n’y a que Beethoven ». Enfin, les cloches sonnent et avant que Macha revienne, Amoyel/Rolland a juste le temps de jouer l’intégralité de l’Opus 111. Éblouissant, étourdissant, magistral ! Le dernier chant en musique de l’écrivain et du musicien pour lesquels va sonner l’heure du Grand Changement de décor pour passer de l'autre côté du miroir… Rolland, Beethoven, Amoyel, un trio gagnant, époustouflant à venir célébrer avec délectation !
Anne Revanne
Dernières notes
De Michel Mollard
Mis en scène par François Michonneau
Avec Pascal Amoyel
Mis en ligne le 18 janvier 2025
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