Manuffacture des Abbesses
7 rue Véron
75018 Paris
01 42 33 42 03

Jusqu’au 29 juin 2025,
les samedis à 16h30,
les dimanches à 15h (sauf le 29 juin à 16h30. Les 15, 16, 17, 22, 23 et 24 avril à 15h

(relâches exceptionnelles les 17 mai, 14, 15 et 22 juin)

 

 

 

 

Et voilà que sous un habile déguisement (en fait, il s'est dédoublé, pourquoi pas ?) resurgit Nasreddin Hodja, à la fois idiot et sage, héros de la tradition orale, né en Turquie au XIIIème siècle.

Nasreddin, ou ses deux incarnations sur la scène de la Manufacture, vit des aventures cocasses ou profondes ou les deux. Le plus souvent, elles se résument à un échange concernant la vie de tous les jours, l'absence de pluie, un emprunt d'argent, un costume que l'on charge le tailleur de réaliser, la perte d'un âne...

La chute vient assez vite, souvent étonnante.

On conçoit qu'un tel spectacle soit délicat à réaliser : les deux auteurs-interprètes s'en tirent en donnant une belle unité grâce surtout à la musique ainsi qu'à un dispositif de dessin numérique (en direct) de toute beauté.

Ainsi va la vie, en tableaux qui se succèdent harmonieusement : on déplore, parfois, que la fameuse chute ne soit pas mieux mise en valeur. Et que, surtout, dans le choix des histoires, on n'ait pas plus mis l'accent sur le côté philosophique (parfois très subtil) ou politique.

Explication : ce spectacle vise surtout un jeune public; C'est un choix juste, encore faut-il que le public ne soit pas trop jeune. Qu'il soit à même, donc, de saisir la finesse de ce qui lui est proposé.

Nasreddine et son âne, c'est tout un poème. La source de nombreuses histoires dont certaines ont été gardées pour être présentées ici.

On reconnaîtra au passage, une fable de La Fontaine, tiens, tiens !

Il y a aussi ce leitmotiv du voyage en Chine ; et cela arrive, nous voici transportés là-bas : Nasreddine va être le bouffon du redoutable Tamerlan, avec cette liberté de ton qui n'appartient qu'à lui  et qui donne lieu à de savoureux échanges.

Soyons juste : le spectacle mériterait d'être un peu plus rythmé, plus enlevé.

À cette condition, il n'y a aucune raison pour qu’il ne rende pas de nombreux spectacteurs (jeunes et moins jeunes) heureux d'avoir fait connaissance avec Nasreddine ou Nasr et Dinn et de passer une heure avec lui. Ou eux.

Gérard Noël

 

Nasr et Dinn, deux idiots sublimes

Adaptation, mise en scène et jeu : Valerie Da Mota et Romans Suarez Pazos
Dessin numérique en direct : Romans Suarez Pazos

Musiques : Gilles normand, Michel Glasko et Valérie Da Mota
Lumières : Sarah Ancel
Son : Gilles Normand
Costumes : Élodie Hardy