La Manufacture (Patinoire)
2 rue des écoles
84000 – Avignon

à 10h

du 4 au 21 juillet 2024,
relâche les 10 et 17 juillet

 

Tournées à venir. 
Dieppe – Scène Nationale : 18 mars 2025
Foix – L'Estive Scène Nationale : 27 et 28 mars 2025
Avignon – OPERA via LE TOTEM : 2 et 3 avril 2025
et d'autres dates.

 

 

 

Le décor est malin : une sorte de plateforme entourée d'un fossé plein de balles, avec deux transats (qui permettent aux personnages assis dessus de clore ou d'ouvrir une conversation quand ils le souhaitent) plus un palmier kitch et lumineux. En une image est résumé le propos de la pièce : nous vivons dans le toc, le faux-semblant, (le "spectacle" avait dit Debord) aussi insupportable que les chemises hawaïennes des deux personnages que nous découvrons.

De quoi s'agit-il ? Dans cette pièce québécoise rythmée et parfois tonitruante, avec des allures de clip, soit Jeanne, une étudiante qui proteste contre les "pubs" qui agrémentent, pour raisons économiques les murs de sa fac'. Elle se révolte, se rebelle, comprenant assez vite que tout est pourri et que le système est là pour la broyer. Ce ne sont pas les pseudos élections de représentants des étudiants qui vont changer quelque chose.

À côté d'elle, nous découvrons Olivier, un doux rêveur qui peine à parler en public et se délecte du "livre des savoirs inutiles".

Au fond, le thème de la pièce c'est, à l'occasion de cette prétendue "semaine du futur" qu'organise  la fac', l'éco-anxiété. Comment des jeunes, face à la menace, (aux menaces !) de pollution, manipulation et autres, vont-ils pouvoir trouver leur place ? Comment vont-ils pouvoir concevoir des "plans", le maître mot de ce spectacle.

Comment, surtout, ne pas faire d'une pièce de théâtre un tract ?

On verra, à travers des scènes cocasses ou grand-guignolesques, que tout cela ne va pas de soi et surtout ceci : c'est sans doute l'empathie et la solidarité qui seront les clés permettant d'aller vers un monde meilleur ou un peu moins pire.

La mise en scène est au cordeau et joue avec délectation de l'espace créé. Les comédiens sont tous parfaits : d'Elisabeth Smith (Jeanne) éprise d'idéal et de pureté (on dirait une héroïne de tragédie grecque) à Gabriel Szabo (Olivier) qui apporte sa bonne bouille et son jeu nuancé. Quant à Gaétan Nadeau, son physique imposant, ses ruptures de ton, son autorité naturelle font merveille. Nathalie Claude est tout aussi juste dans les différents rôles qu'elle incarne.

Voici une pépite venue du Québec.  À vous de ne pas la laisser passer.

Gérard Noël

 

Le Poids des fourmis

Texte : David Paquet
Mise en scène : Philippe Cyr

Avec : Nathalie Claude, Gaétan Nadeau, Elisabeth Smith et Gabriel Szabo

Direction de production : Emmanuelle Kirouac-Sanche
Direction technique à la création : Mélissa Perron
Assistance : Vanessa beaupré
Scénographie : Odile Gamache
Costumes : Étienne René-Contant
Éclairages : Cédric Delorme-Bouchard
Conception sonore : Christophe Lamarche-Ledoux
Direction technique et régie en tournée : Antoine Breton, Rebecca Brouillard
Codirection artistique : Mario Borges, Joachim Tanguy