Entête

LA DISPARITION DE JOSEPH MENGELE

 

Théâtre du Chêne Noir
8 Bis rue Ste Catherine
84000 – Avignon

Jusqu’au 21 juillet 2024

À 18h

Relâche le lundi

 

La Disparition de Joseph Mengele loupe 

 

Le médecin d’Auschwitz surnommé « l’Ange de la mort » s’est réfugié en Argentine en 1949 soutenu par sa famille mais aussi par Peron. Bénéficiant d’un réseau d’entraide, ce monstre va vivre impunément jusqu’en 1979 où il mourra incognito sur une plage du Brésil. Ainsi il aura échappé à la justice des hommes. Lui qui a envoyé près de quatre cent mille personnes dans les chambres à gaz après leur avoir fait subir des opérations atroces sous prétexte de science en sus.

Durant quarante ans de cavale Mengele a bénéficié de l’aide de sa famille mais aussi d’amis et pire encore d’états.

Ce sera son fils qui le retrouvera dans l’espoir de le faire parler, de le confronter à son passé. Que reste-t-il de son passé, quelles traces a-t-il gardées ?

Mikael Chirinian a pris le parti de suivre la fuite d’un homme ordinaire. Ce spectacle est une réflexion sur l’impunité. Le résultat est glaçant. Ainsi un criminel de cette envergure a pu se faufiler entre les mailles de ceux qui le poursuivaient, alors qu’il arrêtaient Eichman et  bien d’autres, lui grâce à ses appuis financiers a pu poursuivre sa vie. C’est écœurant. Mengele n’était pas du menu fretin, ce n’était pas un nazi bien ordinaire, c’était un penseur du III° Reich, un chercheur sans scrupule dont le seul souci était l’extinction des juifs, par tous les moyens.

Cette pièce rend bien le propos sans effets de manches, avec une magnifique sobriété.

Mengele est là au centre du dispositif, mais il est le plus fort, il s’échappe. Et son fils unique espoir d’un quelconque revirement n’aboutira à rien.

Mengele est mort, enfin... mais sans avoir été condamné, sans aucun aveu, sans aucun regret. Mengele est mort avec une pirouette qui lui a évité tout procès. C’est le grand regret de l’histoire : Mengele s’est échappé une dernière fois.
Cette pièce rend merveilleusement bien cette dernière traque, la situation de cet homme recherché par les meilleurs limiers qui arrive à s’enfuir encore et ce jusqu’à sa mort.

Mais quelle pièce qui nous tient en haleine et nous laisse décomposés à la fin.

Belle mise en scène de Benoit Giros et belle interprétation de Mikael Chirinian, c’est sobre, sans éclat mais c’est puissant.

Jean Michel Gautier

 

La Disparition de Joseph Mengele

d’Olivier Guez

Adaptation et jeu Michael Chirinian
Mise en scène de Benoit Giros