FLEUR DE PEAU
Maison de la Poésie d'Avignon
6, rue Figuière
84000 Avignon
le 7 décembre à 20h30
« Fleur de peau », un voyage dans la poésie
Une rencontre improbable entre un auteur de poésie, Jean Pierre, assez précieux et un romancier, Max, peu adepte des bons mots et au parler un peu rude.
Si l’un aime les rimes et le romantisme l’autre assez obtus ne connaît rien à l’art en général.
Ils vont se retrouver lors d’un salon littéraire côte à côte, chacun avec ses livres et ses espoirs.
Mais l’humeur enjouée et volontiers bagarreuse du romancier va entraîner le féru de poésie vers une sorte de joute oratoire où l’un et l’autre vont se dévoiler.
L’ambiance est là, le terrain bien tracé, les échanges vont pouvoir se dérouler.
Les deux auteurs vont chacun leur tour donner le meilleur d’eux mêmes... mais il faut le reconnaitre il y a un fossé entre eux deux, pas la même culture, pas la même expression... tout les sépare. L’un se drape dans ses vers soutenus, l’autre se vautre dans une versification des plus lourde dont l’inspiration rejoint bien souvent le dessous de la ceinture.
Le poète nous délivre des vers magnifiques interprétés avec justesse et délicatesse.
L’auteur déclame des vers assez lourds dans une gestuelle plus décalée qu’efficace.
Déjà on perçoit ce qui les différencie profondément.
Pourtant peu à peu on sent que ces êtres si différents que tout oppose se rapprochent car ce sont tous les deux des amoureux de la nature humaine.
Ils se retrouvent le deuxième jour de la manifestation littéraire avec chacun une surprise pour l’autre.
C’est une bonne idée que de mettre en scène un salon littéraire où les exposants ont bien du temps à tuer... heureusement il y a leurs discussions qui ne sont troublées par personne car il faut le reconnaître présenter ses livres dans ces salons se résume bien souvent par de longs moments de solitude, le lecteur est trop absent et les auteurs contemplent les mouches. Alors il leur reste la découverte réciproque de leurs écrits.
Parfois l’expérience est difficile, ardue, sans issue, parfois elle est une grande opportunité pour découvrir avec bonheur des œuvres inconnues.
Ici notre inculte de la poésie fait ses classes, il apprend au contact de son partenaire, il se révèle. Il ne reste pas coincé dans ses aprioris et son inculture crasse, il sait se dépasser et se forger une nouvelle approche du verbe. Nous assistons à ces échanges qui deviennent une lente formation d’un être nouveau.
Le spectacle est écrit avec finesse et humour, nos deux compères se complètent à merveille et donnent une série de tableaux qui construisent un espace léger sur un sujet qui au départ aurait peut-être des plus lourds. Les musiques sont parfaitement intégrées pour transformer les poèmes en slams. Un beau spectacle.
Jean Michel Gautier
Fleur de peau
de et avec Jean Pierre Zapata et Max blanc
Mis en ligne le 7 décembre 2019
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