Entête

BEYROUTH HOTEL

 

Théatre des vents

rue Guillaume Puy

les 9 et 10 décembre à 20h30

puis au Festival d’Avignon cet été

 

Beyrouth Hotel loupe 

Dans Beyrouth sous les bombes et les tirs de mitrailleuses un homme arrive dans un petit hôtel, sans trop d’allure ni de détermination il demande une chambre, une jeune femme vient à lui pour lui offrir le gîte et plus encore s’il le souhaite, mais notre voyageur a d’autre préoccupations notamment de rencontrer le directeur d’un théâtre qui doit jouer sa pièce. On a le sentiment qu’il fait nuit, que tout est bouché, fermé.

Mais les jours passent et personne ne vient, personne ne répond à ses appels désespérés et en sus il apprend que sa femme le quitte mais ne répond plus elle non plus à ses appels, il est absolument seul excepté cette employée de l’hôtel qui minaude à ses côtés mais qu’il semble ne pas voir. C’est l’opposition entre la vie et l’espoir confronté à un vide absolu.

L’image de la solitude la plus totale, de l’homme abandonné de tous mais surtout de l’homme qui s’enferme dans sa solitude qui ne voit rien  et n’entends rien d’autre que ce qu’il voudrait entendre. Portrait d’un écrivain en haillons, abandonné dans sa fermeture d’esprit. Il n’a plus rien, plus un rond, plus d’idées mais il est incapable de voir celle qui danse à ses côtés celle qui mange la vie avec passion, celle qui peut tout lui apporter.

Olivier Douau et Nathalie Comtat incarnent avec subtilité leurs personnages. Nathalie est une Beyrouthine sensuelle et espiègle qui croque dans la vie avec envie qui se moque des bombes et de la guerre, qui espère un monde meilleur.`

Olivier campe un auteur raté, un loser, un aveugle qui n’est pas capable de voir ce qui l’entoure courant derrière des chimères. Un homme qui n’avance pas coincé dans ses rêves.

Alors la rencontre est explosive l’auteur n’a plus d’idées, d’avenir, d’existence. Alors que la jeune femme au français hésitant et au physique engageant semble nager au dessus de la mêlée.

Un cocktail explosif nous est offert sur un plateau et on le boit avec délicatesse et envie.

Olivier Douau incarne à merveille cet auteur rempli de doutes, paumé dans cet hôtel/bouge.

Nathalie Comtat explose dans cette composition qui donne libre cours à tous ses talents, une exceptionnelle interprétation.

Au milieu d’eux, une autre voix s’élève sorte de contre- temps, de pause, d’éclairage le son de ce vieux juk- box qui amène chaque fois un décalage salutaire.

Une belle pièce dans le cocon douillet du Théâtre des Vents que le public a longuement applaudi. Un succès mérité.

Jean-Michel Gautier

 

Beurouth Hôtel

une pièce de Remi de Vos

mise en scène d’Olivier Douau

avec Nathalie Comtat et Olivier Douau

Création lumière David Ripon

décor Jean-  Bernard Tessier et Monia Nabli