LE BIRGIT KABARETT

 

Théâtre du Fil de l'Eau.
Salle Jacques Brel
42 av. Edouard Vaillant
93500 Pantin.

les 5 et 6 déc 2024 à 20h,

Théâtre Gérard Philipe
CDN de Saint-Denis
59 Bd Jules Guesdes
93200 Saint-Denis.

du 8 au 19 janvier 2025,
Du lundi au vendredi à 20h, samedi à 18h, dimanche à15h30

 

Le Birgit Kabarett loupe 

 

Pour une heureuse idée, c'est une heureuse idée : resusciter le Cabaret (pardon, le Kabarett) façon Berlin des années folles, présenter une mélange de sketches et de chansons forcément satiriques et critiques... sur le monde politique et social qui est le nôtre.

Les moyens sont là : des lumières, du mouvement, des chanteuses, toutes très talentueuses... (et dans talentueuses, il y a tueuses !)

La soirée s'annnonce agréable, avec sa salle confortable et ces petites tables de quatre où l'on peut boire un verre en attendant que le spectacle commence.

En scène, deux musiciens doués, un pianiste et un contrebassiste.

Jude et Julie, les deux présentatrices sont au diapason : toniques, ironiques, nous faisant un topo sur ce qui va se passer et nous apprenant au passage que 2025 sera, je cite, "l'année de la requinque". L'actualité est passée au crible : Gaza, l'Ukraine, Trump, la politique française ...

À fond dans la réalité virtuelle, voilà Macron (campé sommairement mais efficacement) qui appelle Trump. Des gags. Des chansons originales, paroles et musiques. Tout est très bien fait, mais on pourrait déplorer que l'ensemble manque un peu, justement, de causticité. De vannes, en clair.

La satire, si elle existe, ne consiste pas uniquement à aligner des éléments déjà connus, en les grossissants au besoin, mais à charger... et à faire rire. Or on rit assez peu. On sourit, oui, devant l'aplomb et le talent de tout ce petit monde sur scène... on est attentif, sensibles aux chansons et gags, on est emporté mais le rire, le fameux rire, reste un peu en carafe. Dommage car, encore une fois, tout ceci est sympa et prometteur.

Vincent Bolloré est raillé, comme Bernard Arnault qu'on entend chanter : « J'ai rien contre les gens qui sont dans la misère / Mais pour s'en sortir, qu'ils fassent le nécessaire ! »

Qu'un clone de Retailleau chante « Travail, famille, patrie », pourquoi pas ?

Au final, les sketches seraient presque meilleurs que les chansons.

Un Ciottti d'opérette, avec accent garanti, amuse, d'autant que le rôle est tenu avec beaucoup de naturel et d'efficacité.

Tout le monde se doit d'en prendre pour son grade et voici la gauche faussement unie (en fait pas du tout) qui se trouve à son tour sur le grill. Les comédiennes-chanteuses s'amusent, la soirée prend sa vitesse de croisière. Elle finit par un quizz plutôt léger.

On sort de là ragaillardi et charmé, au fond, par ce côté chansonnier assumé cotoyant le meilleur du music-hall.

Gérard Noël

 

Le Birgit Kabarett

Conception, écriture, mise en scène : Julie Bertin, Jade Herbulot / Le Birgit Ensemble
Composition et arrangements : Grégoire Letouvet  / Paroles : Romain Maron

Comédiennes et chanteuses : Pauline Deshons, Anna Fournier, Morgane Nairaud en alternance avec Manika Auxire et Marie Sambourg
Maîtresses de cérémonie : Julie Bertin, Jade Herbulot

Musiciens : Grégoire Letouvet (piano) et Alexandre Perrot (contrebasse)
Régie générale et lumière : Victor Veyron
Régie son : Julien Ménard