Théâtre Le Petit Chien
76 rue Guillaume Puy
84000 – Avignon 

à 21h15 

Jusqu’au 21 juillet

 

 

 

Amor à mort : la transgression de l’humour ?

 

Amor à mort s’ouvre sur un cercueil nuptial.

« Si on tue la personne qu’on aime, c’est toujours de l’amour ? », ironise un personnage sur scène.

Quatre comédiens jouent successivement des histoires d’amour à mort comme on pourrait en rencontrer beaucoup dans la vie et c’est à mourir de rire ! Plusieurs histoires s'enchaînent.

Un riff de piano accompagne la première histoire d’un homme à qui on a coupé la tête car il se tapait une minette. Nos comédiens jouent les premiers signes d’une séparation, la violence dans le couple à cause d’un objet… La froideur et le cynisme féminin sont également représentés. Humiliante, hautaine, Catherine considère son mari comme un chien. Les débordements amoureux et les exagérations se succèdent pour notre plus grand bonheur. La manipulation devient aussi un comique de situation.

Mais attention. La mort peut surprendre et venir d’une poupée qui s’écrase. Fantasme masculin qui s’achève ? Les nymphomanes nous font également beaucoup rire. Plus tard, le cannibalisme nous surprend et nous divertit. Le mari dans le coma, qui revient et qui ne veut plus partir, nous amuse aussi. D’autres exemples tout aussi délicieux et surprenants nous transportent non pas dans une tragédie de l’amour mais dans une comédie de la passion au sens étymologique, celle qui fait souffrir de manière acceptée, contrôlée ou subie.

À travers un cynisme hilarant, l’auteur peint des tableaux grinçants qui reposent sur un comique de situation hors-pair et un humour noir audacieux.

Les chansons sont légères et nous chantons l’amour et la mort avec nos comédiens déchaînés et talentueux. Toutes ces situations d’amor à mort, ces galipettes sexuelles dangereuses nous font tomber à la renverse.

Amor à mort : fantasme sexuel ou message inavoué ? Et s’il fallait prendre la douleur de l’autre pour aimer ? Peu importe les conséquences, l’amour et la mort, toujours indissociables, toujours inséparables, nous conduisent à des situations absurdes. La vie devient une variation extrême où tout est possible. Entre Éros et Thanatos, cette pièce nous fait voyager dans nos désirs les plus refoulés. La scène devient le lieu d’une expérience jouissive et transgressive.

Joshua Laffont-Cohen

 

Amor à mort

De Nelly Bêchétoille , Dominique Landucci, Jean-Marc Michelangeli

Avec : Nelly Bêchétoille , Anne Décis , Didier Landucci, Avy Marciano

Régisseur : Robin Belisson
Mise en scène : Jean-Marc Michelangeli, Elric Thomas
Régie générale : Mathieu Pantaléo
Volontaire en service civique : Ezequia Prigent
Création lumière : Éric Valentin