Le Train Bleu,
40 rue Paul Saïn
84000 – Avignon

du 8 au 27 juillet – relâches les 14 et 21

à 15h55

 

 

 

Après Débris de Dennis Kelly, Julien Kosellek revient dans la petite salle de la Reine Blanche, pour sa mise en scène du texte de Marco Baliani, La Mauvaise Nuit. L’appréhension de la violence traverse ses deux pièces dans deux registres différents.

Débris, par son humour noir et son entre-deux, entre fantasme et réalité, nous met à distance de l’insoutenable. À l’inverse, La Mauvaise Nuit nous met au cœur de la violence policière. C’est l’histoire d’un dérapage après un simple contrôle d’identité.

Comment la violence devient un exutoire dément à la frustration ? Comment le libre arbitre et la pensée individuelle sont avalés par le groupe ? Quel est le rôle du bouc émissaire ? Ces questions traversent un texte sans détour, percutant. Le spectateur sent les coups de poing au bas ventre pour mieux comprendre cette mécanique terrible.

Marco Baliani, sans prendre parti, tente de disséquer les raisons de ce drame en embrassant le point de vue de tous les personnages. Seul en scène, le comédien Laurent Joly, incarne tour à tour, le conteur, les policiers et Tano, la victime. Il déambule entre les différents tableaux du récit, souvent avec brio, parfois avec quelques accrochages. La difficulté du texte rend la performance difficile. Une simple faiblesse dans le jeu, un pas de côté, fragilisent l’incarnation des personnages. La performance est belle ; le spectacle va gagner en fluidité sans aucun doute. Le comédien est en tension permanente. Il ne peut se cacher derrière quelconque artifice car par bonheur, la mise en scène ne laisse place qu’à l’essentiel.

Alexandra Diaz

 

La Mauvaise Nuit

Texte Marco Baliani
Traduction Olivier Favier et Frederica Martucci
Mise en scène Julien Kosellek

Avec Laurent Joly