VIENNE 1913 LES PRÉMISSES DU PIRE

 

Théatre des Gémeaux
10 rue du Vieux sextier
84000 – Avignon
09 87 78 05 58

Du 7 au 31 juillet
à 10h

relâche les lundis

 

Vienne 1913 les prémiSSes du pire loupe 

 

Un intérieur sombre, funeste présage...

Nous sommes à Vienne, ville cosmopolite où se retrouvent bien des intellectuels et des artistes. Bien des choses sont latentes, on sent les prémisses d'un avenir différent, c'est sournois.

Sur le banc d'un jardin municipal, un certain Adolf se repose et fait des aquarelles de monuments. Il est inscrit aux beaux-arts, à moins qu'il ne désire y être inscrit. Il va rencontrer Hugo Von Klast un membre de l'aristocratie viennoise, profondément antisémite.

Avec lui, il va approcher Klimt ce peintre qui met des femmes nues dans ses tableaux mais aussi des méduses. Adolf va détester, il n'aime pas cet artiste et son univers, il a trop de complexes, lui il vit avec Wagner. Là est son inspiration, son modèle.

À petites touches se dévoile l'univers ambiant d'Adolf, peu à peu émergent ses idées. On n'est plus très loin de ses théories pour gouverner le monde et en occire une bonne part : notamment tous ces juifs qui sont partout...

Catherine Brisset pose des musiques sur son orgue de verre avec un réel bonheur, participant au climat, donnant un éclat à l'obscurité qui enveloppe tout, une lumière à cette morosité.

Les acteurs sont tous merveilleux, chacun apportant sa touche, son bémol. Pour nous permettre de ressentir tant la complexité que l'évolution inéluctable d'une ville qui va bientôt sombrer.

On assiste aux séances entre Hugo et Freud, Adolf n'est pas très loin. Mais Freud aurait-il changé le cours de la vie s'il avait soigné Adolf.

Louise Doutreligne a su épurer le texte d'Alain Didier Weil, lui donner tout son ressort, en extraire l'essentiel que Jean Luc Paliés a sublimé dans une pièce admirable.

Le climat, les mots et les musiques sont là pour nous tenir en attente, nous ressentons les soubresauts annonciateurs d'un terrible carnage, mais c'est ainsi, le monstre gagne du terrain et nous restons impuissants.

Avec son propos de pupitres ouvrant la scène, il a mis en place un dispositif tonique comme à ces manifestations qui seront organisées plus tard par Hitler, c'est pourquoi on sent dans cette Vienne les genèses de son avenir.

Une très belle pièce qui fait salle comble, prudent de réserver.

Jean Michel Gautier

 

Vienne 1913 les prémiSSes du pire

d'après Alain Didier Weil
Adaptation Louise Doutreligne
Mise en scène Jean Luc Paliès

Avec Estelle Andrea, Claudine Fictive, Nathalie Lucas, Magali Paliès, Oscar Clara, Alain Guillo, William Mesguich, Jean Luc Paliès

Musique sur verre : Catherine Brisset
Scénographie Lucas Jimenez
Costumes Madeleine Nys