Artéphile
5 bis rue Bourg Neuf
84000 – Avignon

du 7 au 27 juillet

à 13h

relâche le 16

 

 

 

Nous retrouvons Ziz à sa sortie de prison. Le temps a passé. Il est passablement amoché et a bien changé lui aussi. Quand il revient dans sa cité tout a évolué, il ne reconnait plus son univers. Le cannabis a été légalisé, faudra alors trouver autre chose pour vivre. Il va se diriger alors vers la sécurité, vaste horizon où l'on embauche tout le monde. On prend tous les immigrés et même ceux qui sortent de prison... il n'y a qu’à se laisser aller. Il poursuit tous les stages, passe toutes les épreuves et rentre dans la fonction diplôme en poche. Et là il est embauché par une loge franc maçonnique… C'est là qu'il va retrouver la sœur de son ami enfin de celui qui aurait pu être son ami.

Là Ziz est plus humain, plus fragile... plus vrai, plus homme. Il porte en lui les maux de son passé, sa fragilité.

Il n'est plus celui qui va tout bouleverser. Il est cet être vulnérable qui essaie de trouver sa place dans la société qui pense que c'est uniquement par une voie légale qu'il va s'en sortir. L'autre voie il l'a testée, c'est bon !

Le comédien Nicolas Zaaboub-Charrrier est excellent, dans le tempo et dans le rôle, il interprète toute une galerie de personnages et il donne vie à tous. Il a le souffle, la voix… il est.

C'est facile de faire le dealer, mais construire un personnage c'est autre chose.

Ziz est plein d'humanité, il est sensible, marqué, il est celui qui cherche et qui comprend peu à peu, qui se faufile dans la vie sans crier gare, mais dont l’obsession qui lui colle à la peau est : «s'en sortir».

C'est pourquoi on est plein de mansuétude pour Ziz, c'est pourquoi on se range derrière lui, on cherche son possible.

Lui, il ne voit pas trop d'issue, il ne sait vers où se tourner, la vie l'a laminé, il n'est plus qu'une coquille vide.

Nicolas Zaaboub- Charrier est excellent, il va d'un personne à l'autre, investit tous les rôles avec justesse et précision il a un charisme fou, bravo.

La mise en scène de Pascal Antonini est fluide, comme inexistante, elle colle à la situation. Les éclairages de Julien Barbazin sont parfaits on aime beaucoup .

Jean Michel Gautier

 

Gardien du temple

de Hervé Mestron
Mise en scène - Pascal Antonini

Avec Nicolas Zaaboub - Charrier

Lumières - Julien Barbazin
Accompagnement chorégraphique - Iffra Dia