Entête

TOUS MES RÊVES PARTENT DE LA GARE D'AUSTERLITZ

 

Reprise au Théâtre Darius Milhaud,
80 allée Darius Milhaud,
75019 Paris
01 42 01 92 26

les 14, 21 et 28 septembre à 21h.

 

Tous mes rêves partent de la Gare d'Austerlitz loupe

© Piéton Parisien

 

Au début, c'est un peu le mystère qui règne : qui sont ces femmes qui rangent des  livres dans une bibliothèque et cette troisième qui rêve qu'elle prend un train gare d'Austerlitz ? Et cette autre à qui on a (aurait ?) volé ses "nike". Une autre cherche une pince à épiler.

Le mot, le fameux mot qui dirait l'endroit où se trouvent ces femmes n'est jamais prononcé.

Mais on comprend, peu à peu...

On voit le resserrement contre lequel elles luttent toutes avec plus ou moins de bonheur.

On voit et on sent surtout les rêves qu'elles font, éveillées, tout ce qu'elles se racontent pour ne pas avoir à affronter cette réalité contraignante ô combien.

Il y aura donc des récits. Des récits de vie, des abandons, des histoires d'amour auxquelles on a cru et puis non, finalement.

Des histoires, donc; Des histoires ternes et grises. La vie, quoi.

Ce qui fait la force de ces femmes, c'est leur entente (même si il y a des engueulades, des cris, des pleurs, des réconciliations), elles font corps.

Justement, c'est Noël : un soir pas tout à fait comme les autres : en général, on y mange mieux, on s'y fait des cadeaux.

Magie de l'imaginaire (et on comprend qu'elles en aient besoin...) tout va se retrouver transfiguré, magnifié. Et la dernière, la nouvelle, celle qui, au début, n'avait pas compris, se mettra finalement au diapason.

La fête va être étrange : comme l'une d'elle dévore On ne badine pas avec l'amour la pièce de Musset, on décide de faire une lecture-jeu pour la fille de cette autre. Un I-phone caché intimement va sortir opportunément pour leur permettre de se filmer.

La fin sera en demi-teintes.

Au-delà de quelques facilités (dans la deuxième partie) on notera la finesse d'analyse de l'auteur et la pertinence de son approche.

Les comédiennes, bien dirigées par Hélène Poncet, s'emparent avec enthousiasme et foi de leurs personnages. Elles passent par toute une gamme d'émotions et on finit par y croire.

Un spectacle qui ne laisse pas indifférent.

Gérard Noël

 

Tous mes rêves partent de la Gare d'Austerlitz

de Mohamed Kacimi
Mise en scène : Hélène Poncet

Avec : Chloé Borgnon, Régine Coqueran, Marine Flévin, Michèle Garreau, Katia Matillon, Hélène Paris