Entête

QUAI DES ORFÈVRES

 

Petit Montparnasse,
31 rue de la Gaïté,
75014 Paris
01 43 22 77 74

Jusqu’au 21 février 2023
du mardi au samedi à 19h – matinée dimanche à 17h

Quai des orfèvres loupe

 

 

Stanislas-André Steeman  a tiré de son roman Légitime défense, une pièce du même titre que le film qu'Henri-Georges Clouzot en avait réalisé. Il y a bien sûr des différences entre pièce et roman à commencer par quelques changements dans l'intrigue et le fait que la pièce se passe en un lieu unique, l'atelier/domicile de Noël Martin, artiste peintre marié à une femme qu'il adore, Belle. Celle-ci a une amie qui cherche ouvertement à séduire Noël.

Un ami du couple, un collectionneur dragueur est assassiné.

Jaloux, Noël pourrait être le coupable, mais aussi Belle qui a rendu visite à l'homme et a été en butte à ses avances... poussées. Un peintre lésé  sera également suspecté.

Le commissaire, bonhomme, va avoir fort à faire pour résoudre cette énigme qui louche vers Agatha Christie ou le bon vieux cluedo.

L'originalité vient du fait que Steeman déroule son histoire de façon nerveuse, inspirée. Qu'il soigne ses dialogues. Et que tout, de la mise en scène aux costumes, voire au jeu des comédiens, assume ce côté rétro, un peu décalé.

Il y a des retournements, donc, des surprises en pagaille et des informations qui sont distillées savamment. On a aussi le plaisir de lire ces sur-titres bien écrits qui lancent la scène à venir, un peu comme dans Jules Verne où le résumé dit tout et rien, sans lésiner sur l'ironie.

La mise en scène, œuvre de l'une des comédiennes, tourne rond.

Décor sobre et parlant : ici point de recherche formelle, on vise à l'efficacité et ça marche.

Philippe Perrussel est un commissaire retors, sanglé dans la gabardine de rigueur. Bravo aussi à Bertrand Mounier dans son double rôle. François Nambot joue le rôle principal, celui de Noël : il fait preuve d'autorité et de nuances, pour cette partition où le personnage passe son temps à dissimuler des choses à la police tout en menant lui-même son enquête.

Les deux comédiennes, chacune dans sa partie, allient charme et décision.

Une pièce qui se laisse regarder avec plaisir, comme on dit.

Elle ne révolutionne rien mais témoigne du formidable constructeur d'intrigues que fut Steeman, l'autre grand auteur belge de polars avec Simenon.

Une réalisation de qualité en est ici proposée.

Gérard Noël

 

Quai des orfèvres

de Stanislas-André Steeeman
Mise en scène : Raphaëlle Lémann

Avec : François Nambot, Bertrans Mounier, Malvina Morisseau, Raphaëlle Lémann et Philippe Perrussel.