POUR QUE L'ANNÉE SOIT BONNE ET LA TERRE FERTILE
Théâtre 13/Bibliothèque
30 rue du Chevaleret
75013 Paris
01 45 88 62 22
Jusqu’au 6 décembre
du lundi au vendredi à 20h, le samedi à 18h.
Photo © Stephane-Gaillochon
Autant on avait aimé leur spectacle J'aurais mieux fait d'utiliser une hache ! de 2023, autant ici, on reste perplexe.
Qu'on en juge : tout le début du spectacle voit les cinq comédiens et comédiennes réunis, penauds sur une scène vide : ils nous annnoncent que le spectacle n'aura pas lieu. Cela suscite des excuses plates, des anecdotes censées faire vrai... le tout durant au moins une demi-heure. Déjà, cette ficelle est déjà vue et revue. L'intérêt revient quand ils évoquent leur coup de cœur pour des costumes velus... créés par Karine Marques Ferreira (qu'ils appellent Karine, comme ils se donnent du Solenn, Julia ou Anthony...). Cette pseudo connivence peine à convaincre.
Une bonne idée, l'apparition de fils, longs poils et autres que chacun trouve en lui ou sur lui. De même, l'apparition du premier "monstre", puis du deuxième.
Là, les cinq n'en font pas grand chose : autant les costumes sont effectivement superbes, autant la dramaturgie est faible. On aurait imaginé une caractérisation des monstres velus permettant (sans tomber dans l'écueil de l'anthropomorphisme) des échanges, une relation quelconque entre ces créatures. Au lieu de cela, les voix des comédiennes et comédiens continuent à se faire entendre, donnant dans l'anecdotique et ramenant ce qui aurait pu être grandiose ou féérique à une banale histoire de trentenaires qui se sont déguisés et comparent leurs points de vue.
Les monstres dansent, c'est la suite.
Puis ils se dépouillent de leurs pelisses baroques, ils apparaissent tels qu'en eux-mêmes et continuent à danser avec entrain et énergie.
Où est la théatralité là-dedans, où est l'émotion ?
On peut et c'est ce qu'ils font, théoriser sur ce travail et ses implications, mais le spectateur reste relativement extérieur à tout cela.
Comme il y a des textes de théâtre qui sont plus forts que les comédiens, ici ce sont les costumes qui les dépassent.
« C'est l'histoire d'un groupe qui avait fantasmé sur des costumes et qui suffoque » est-il écrit dans le dossier de presse. On ne saurait mieux dire.
Cela dit, ils sont magnifiques, ces costumes.
Gérard Noël
Pour que l'année soit bonne et la terre fertile
Collectif Mind The Gap
Mise en scène et interprétation : Solenn Louër, Julia De Rayke, Anthony Lozano, Coline Pilet et Thomas Cabel
Dramaturgie : Léa Tarral
Création costumes : Karine Marques Ferreira
Couturières costumes : Clara Signoul, Flore Chrétien, Melody Desbrueres, Solenn Louër
Scénographe : Clémence Delille
Créatrice sonore : Estelle Lembert
Créateur lumières : Théo Tisseuil
Régie générale : Paul Cabel
Regard chorégraphique : Flora Pilet
Mis en ligne le 28 novembre 2024
DERNIERS ARTICLES