Théâtre de la Michodière
4 bis rue de la Michodière
75002 Paris
01 86 47 68 62

Jusqu’au 30 décembre
du mardi au vendredi à 20h,
le samedi à 16h et 20h et le dimanche à 15h30

 

 

François Ozon et Michel Fau ont au moins un point commun : se régaler de faire revivre des auteurs estampillés "au Théâtre ce soir", tels Barillet et Grédy... ou encore Robert Thomas dont on reprend ici la première pièce, montée en 1960 (avec Gilbert Gil) et qui le lança dans le genre boulevard policier où il excella.

Alfred Hitchcock, dit-on, eut même le projet d'en faire un film.

Michel Fau, qui signe la mise en scène, s'est attribué le premier rôle, celui d'un homme dont la femme a disparu. Il prévient donc la police et le commissaire vient lui rendre visite dans ce chalet de montagne où il passait des vacances avec son épouse. Début sobre. Mais voici que le curé lui annonce qu'on a retrouvé sa femme : surprise, cette femme N'EST PAS son épouse.

Le mari, Daniel Corban a beau le crier sur tous les tons, on ne le croit pas. Et les indices s'accumulent, pour tenter de le convaincere qu'il affabule, qu'il délire... bref qu'il n'a plus toute sa tête. Le spectacteur prend assez facilement le parti de Daniel, d'autant que certains indices prouvent une connivence entre le curé et la supposée épouse : il s'agirait alors d'un complot, mais pour qui et surtout pourquoi ?

L'argent, oui, on n'en revient toujours là.

On vous passe les péripéties qui, une fois dans un sens une fois dans l'autre.... maintiennent le spectateur en éveil et font frôler la folie au malheureux Daniel.

Nous ne révèlerons pas, bien sûr, les cinq dernières minutes qui éclairent tout après un suspense plutôt bien mené tant il est vrai que ce fut, pour l'auteur Robert Thomas un coup d'essai autant qu'un coup de maître.

Tout, ici, est délicieusement rétro : le décor, les ficelles (car il y en a), la musique façon "Cinq dernières minutes" et même le jeu des comédiens. Ses partenaires, Régis Las Pallès en tête, contraignent Michel Fau, par opposition, à un jeu sobre, qui lui sied plutôt bien. Tout est mené vite, avec allant, si bien qu'on ne se rend pas trop compte de la platitude (parfois) du texte et de la fonctionnalité "forcée" de la mise en scène.

Un qui se taille la part du lion, c'est Denis d'Arcangelo... dont la truculence emporte facilement le morceau.

Que dire de plus, sinon, que cette pièce se voit sans déplaisir : Caterina Murino assure plutôt bien. Las Palès fait du Las Palès. Michel Fau  se débat dans cette toile d'araignée  et son jeu convainc tout à fait.

Gérard Noël

 

Piège pour un homme seul

Pièce policière de Robert Thomas
Mise en scène : Michel Fau
Assistant mise en scène : Quentin Amiot

Avec : Régis Las Palès, Caterina Murino, Michel, Fau, Sissi Duparc, Alexis Driollet, Denis Richard, Denis d'Arcangelo

Décor : Citronnelle Dufay
Lumières : Joël Fabing
Costumes : David Belugou
Son : Antoine Le Cointe