Entête

MALWIDA

 

Studio Hébertot
78 bis boulevard des Batignolles
75008 Paris
01 42 93 13 04

Jusqu’au 16 mars
Jeudi, vendredi et samedi à 19h00
Dimanche à 17h00

 

Malwida loupe

Crédit photo © Steve Bouteiller / Captation.fr

 

Sublime amitié révélatrice…

 

Versailles, été 1889. Romain Rolland a 23 ans, jeune agrégé d’histoire, alors qu’il joue au piano une cantate de Bach chez son maître et mentor, l’historien Gabriel Monod, la baronne Malwida von Meysenbug, grande figure intellectuelle de son époque, de cinquante ans son aînée, arrive… Il ne sait pas qu’elle va bouleverser sa vie…

Peu de temps après, il va la voir à Rome chez elle qui habite dans un quartier isolé et misérable… Là commence une relation aussi forte qu’étonnante pour les deux protagonistes. Elle qui a connu les esprits les plus élevés de son temps Mazzini, Wagner, Liszt, Nietzsche… et sur lesquels elle a exercé une grande influence va détecter chez Lui l’étoffe d’un futur génie et s’employer à le faire accoucher de lui-même grâce à une généreuse maïeutique : « Créez. / Vivez votre idéal/ L’idéal, c’est la vie. »

Pour Romain, Malwida sera, selon ses mots « Une forme d’amour sublime que je n’ai entrevu qu’à travers elle : l’amour maternel sans le lien physique entre la mère et l’enfant. »

Michel Mollard, particulièrement inspiré, a écrit cette magnifique pièce à partir de la correspondance inouïe de plus de mille-cinq-cents lettres, pendant quatorze ans que vont échanger les deux amis jusqu’en 1889, date du décès de la si prodigieuse inspiratrice. « L’ami qui vous comprend vous crée. En ce sens, j’ai été créé par Malwida. » confiera-t-il dans son Voyage Intérieur.

Pour interpréter ce bijou théâtral, la Grande Bérengère Dautun s’est imposée comme une évidence à l’Auteur à laquelle il a dédié son ouvrage. Elle incarne avec délicatesse et panache une Malwida tout en douceur et profondeur aux accents poignants, jouant avec merveille et conviction de toute la gamme des émotions et des sentiments les plus suggestifs et percutants… Belle, élégante, fine comme une liane, elle déploie une énergie persuasive bouleversante…

Face à cette Majestueuse, Ilyès Bouyenzar excellent comédien et pianiste doué incarne avec un talent bien affirmé un jeune Romain en devenir, avec ses doutes, ses espoirs puis charmé par sa bonne fée qui transforme la timide chrysalide en somptueux papillon flirtant avec les étoiles de la renommée internationale. À noter également la belle performance de Benoît Dugas qui interprète avec pertinence l’austère Gabriel Monod grâce auquel la passionnante et lumineuse rencontre va naître.

Ce spectacle est un enchantement qui revendique un idéalisme s’incarnant et s’accomplissant dans des créations concrètes par des êtres d’exception, irrigués par la musique « grand poème de la solitude » pour un message universel et intemporel de tolérance et d’amour oblatif…

Anne Revanne

 

Malwida

Une pièce de Michel Mollard

Avec : Bérengère Dautun, Ilyès Bouyenzar, Benoît Dugas et la voix de Jean-Claude Drouot

Mise en scène et décors : François Michonneau
Costumes : Frédéric Morel