Entête

LE RÊVE D'UN HOMME RIDICULE

 

Théâtre Dunois
7 rue Louise Weiss
75013 Paris
01 45 84 72 00

Jusqu’au 24 septembre
le 25 septembre à 16h, du 27 septembre au 1er octobre 2022 à 19h, 

 

Le Rêve d'un homme ridicule loupe

 

 

C'est une œuvre étrange que l'on nous offre ici : la nouvelle de Dostoïevsky a été adaptée pour la scène, bien sûr, mais elle se compose de deux parties bien distinctes. La première met en scène un homme misérable, une sorte d'épave aux pieds trempant dans une bassine. Il se dit ridicule (sans oser l'avouer à d'autres) et confesse son envie de quitter ce monde. Un coup de revolver et hop ! Tout serait fini. Il croise plus tard, sur sa route, une petite fille malheureuse qui semble solliciter son aide mais il la repousse.

Suicide, funérailles. Un étrange employé, tout vêtu de noir, hante cette scène.

Voilà que l'homme ridicule se retrouve dans un pays étrange, une cité idéale où tout et beau et pur. Quel étrange enfer. Est-ce un rêve ? On danse, ici, on joue de la musique, la vie paraît douce. Pas de religions ou croyances.

Après un épisode un peu pesant, le mal apparaît. Et la jalousie. On invente la justice, par force. La guillotine fait entendre son bruit caractéristique.

À la tête des comédiens, Denis Lavant est chaplinesque, avec un jeu très physique, inspiré. Coiffé d'une couronne dérisoire, il fait défiler des personnages qu'il a joués ou jouerait : le roi Lear, Clov, Capitaine Bada, Raskolnikhov ...

À ce point de la pièce, c'est la surenchère : un rappel du temps d'avant. On craint le n'importe quoi avec des actions grotesques, un visage (celui de Lavant) barbouillé de rouge...) et puis l'accumulation paie : outrée, anxiogène, la pièce dégage un force nouvelle. On porte le suicidé au pouvoir. Un discret emprunt au discours du "Dictateur" de Chaplin... mais les phrases s'accumulent, le message s'étiole. Mots en l'air. Plus guère de sens. Ça traîne un peu.

Et l'on se retouve au début, avec une fin que nous ne dévoilerons évidemment pas.

L'adaptation est efficace; il y a un souffle, c'est indéniable. Il y a surtout les comédiens, tous très bons, la mise en scène brillante et l'incroyable interprétation de Denis Lavant, qui porte toute la pièce sur ses épaules.

Gérard Noël

 

Le Rêve d'un homme ridicule

de Fedor Dostoïevski, Charlie Chaplin, Simon Pitaqaj
Mise en scène : Simon Pitaqaj

Avec : Denis Lavant, Arben Bajraktara, Santana Susnja, Valeria Dafarra, jeanne Guillon, Gaëtan Poubangui, Séraphin Rousseau, Henry Le maigre

Scénographie : Simon Pitaqaj, Julie Bossard
Collaboration dramaturgie : Jean-Baptiste Evette, Jean-Baptiste Evette 
Chorégraphie et travail corporel : Cinzia Menga
Assistanat à la mise en scène : Henry Lemaigre
Création lumière : Flore Marvaud
Création musicale et son : Liburn Jupolli
Costumes : Vjolica Bega
Création décor : Julie Bossard, Franck Oettegen
Accessoires : Julie Bossard
Cédric Lasne régie son et plateau
Paul Dussauze stage à la mise en scène