Entête

LA TRAGÉDIE D’HAMLET

 

Théâtre 13 / Glacière
103 A Bd Auguste Blanqui
75013 Paris
01 45 88 62 22

Jusqu’au 20 février 2022
Du mardi au samedi à 20h,
les dimanches à 16h Relâche le lundi

 

La Tragédie d’Hamlet loupe

Photo : Laurent Schneegans

 

Il y a des Hamlet historiques, il y en a des très solennels et grandiloquents, et il y en a des plus bouffons aussi. Celui que nous offre Guy-Pierre Couleau au Théâtre 13 est plutôt un Hamlet dépouillé, resserré et donc profondément tragique – comme le rappelle d’ailleurs le titre La Tragédie d’Hamlet dans la version qu’il a choisie et qui n’est autre que son adaptation par Peter Brook (avec la traduction par Jean-Claude Carrière et Marie-Hélène Estienne). Resserré aussi bien dans la durée – deux heures de spectacle, à peine – que dans l’espace, grâce à une mise en scène remarquable de sobriété. Le décor est en effet réduit à sa plus simple expression : quelques chaises, un banc, peu d’accessoires, tandis que seront bientôt révélés sur les murs et au sol des dessins en noir et blanc inspirés des œuvres de Basquiat. Et il est vrai que l’esthétique de Basquiat (qui, d’ailleurs, signait souvent ses œuvres d’une couronne !) fait écho à l’âme torturée d’Hamlet, en même temps qu’elle figure le crâne de Yorick dans lequel il se cherche lui-même. Au rythme des quelques notes d’une musique dissonante qui scandent l’enchaînement des scènes, ces lignes squelettiques forment comme un jeu avec la mort. Une danse macabre ? Le jeu remarquablement fin de Benjamin Jungers permet d’éviter de donner une interprétation unilatérale à la pièce et rend à son héros son caractère insaisissable, déchiré entre sa soif de vengeance et son goût pour la folie. Même si on est moins convaincu par les danses convulsives de Sandra Sadhardheen (Ophélie), cet Hamlet-là interpelle.

Frédéric Manzini

 

La Tragédie d’Hamlet

De William Shakespeare
Adaptation de Peter Brook
Texte français de Jean-Claude Carrière et Marie-Hélène Estienne
Mise en scène : Guy-Pierre Couleau assisté de Mona Martin-Terrones 
Scénographie : Delphine Brouard
Lumières et régie générale : Laurent Schneegans
Costumes : Camille Pénager
Musiques et son : Frédéric Malle avec la participation d’András Vigh et de l’Ensemble Luau
Chorégraphie de combat Florence Leguy
Maquillages et coiffures : Kuno Schlegelmilch

Avec : Benjamin Jungers (Hamlet), Anne Le Guernec (Gertrude), Nils Ohlund (Claudius, Le Spectre), Emil Abossolo M’Bo (Polonius, Fossoyeur), Sandra Sadhardheen (Ophélie), Bruno Boulzaguet (Rosencrantz, Premier acteur, Fossoyeur), Thomas Ribière (Laërte, Guildenstern, Second acteur), Marco Caraffa (Horatio)