Entête

LA COLLECTION

 

Théâtre de l’Atelier
1 Place Charles Dullin
75018 Paris
01 46 06 49 24

Jusqu’au 25 juin 2023
Du mardi au samedi à 21h ; le dimanche à 17h

 

La Collection loupe

Photo © Gwendal le Flem

 

Depuis que Harold Pinter l’a écrite dans les années 1960 (et Claude Régy créée en France avec, à l’époque, Delphine Seyrig, Jean Rochefort, Bernard Fresson et Michel Bouquet !) la pièce La Collection n’a pas pris une ride. À peine la cabine téléphonique a-t-elle disparu du plateau. Celui-ci est divisé en un double intérieur, même si aucune paroi ne sépare les deux appartements.

Une atmosphère contemporaine où trône un canapé contemporain de coton d’un côté, une atmosphère plus bourgeoise avec deux fauteuils en cuir sombre de l’autre. Tout est divisé et tout est ambivalent : qu’il s’agisse d’amour ou de savoir si on prend ou non des olives avec son whisky, rien n’est sûr. Car que s’est-il passé exactement entre Bill et Stella ? Ne comptez pas sur Pinter pour vous le dire jamais. Ce n’est pas si important, après tout. Dans La Collection, il ne s’agit pas d’établir des faits mais d’explorer les interactions qui relient les êtres. La réalité est fantasmée, psychologique, intérieure, elle n’existe que dans la manière dont elle est vécue par les personnages. – et tout autant par les spectateurs, qui sont pleinement partie prenante dans ce jeu de dupes puisqu’eux aussi balancent d’une hypothèse l’autre. Et ce qui circule est un mélange de désir, de défiance et de mystère. De jeu aussi et surtout, car dans cette mise en scène de Ludovic Lagarde on rit avec Bill (insaisissable Micha Lescot, qui joue de la souplesse de sa silhouette) autant qu’on s’inquiète des intentions de James (Laurent Poitrenaux aux épaules menaçantes), sous les yeux d’une Stella (Valérie Dashwood) attentive à l’évolution de la situation, et d’un Harry (Mathieu Amalric) ambigu. La tension monte, la violence sourde est pesante, le malaise palpable. Qui pourra prétendre ne pas porter de masque ?

Frédéric Manzini

 

NB : La Collection reprend une mise en scène et une distribution déjà données à Brest en 2019 puis à Reims et aux Bouffes du Nord. Elle est présentée avec L’Amant dans le cadre d’un cycle consacré à Harold Pinter par Ludovic Lagarde au Théâtre de L’Atelier.

 

La Collection / Cycle Harold Pinter

De Harold Pinter
Traduction : Olivier Cadiot
Mise en scène : Ludovic Lagarde
Dramaturgie : Sophie Engel
Lumière : Sébastien Michaud
Scénographie : Antoine Vasseur
Collaboration a la scénographie : Éric Delpla
Costumes : Marie La Rocca
Maquillages, perruques et masques : Cécile Kretschmar
Réalisation sonore : David Bichindaritz
Conception vidéo : Jérôme Tuncer

Avec : Mathieu Amalric (Harry), Valérie Dashwood (Stella), Micha Lescot (Bill) Laurent Poitrenaux (James)