FRANTZ

 

Théâtre Les Déchargeurs
3 rue des Déchargeurs
75001 Paris
01 42 36 00 50

Jusqu’au 26 octobre 2021
du dimanche au mardi à 19h

Autres dates à venir : 17-18 mars 2022 au CPA Les Halles-Le Marais, Paris

 

Frantz loupePhoto © Emanuel - arts3 

 

Dans la petite salle des Déchargeurs, voivi donc Frantz, un spectacle sous-titré Revenez demain, j’ai encore des trucs à régler.

Frantz est un jeune actif, comme on dit, avec une vie bien organisée. La trouvaille du spectacle (pas si neuve que ça, mais ici, bien faite) c’est que le comédien "seul en scène" est aussi mime : il fait exister un univers, des objets, des lieux, le tout bruité par trois autres personnes qui se mêlent, ou non à l’action.

Si on ajoute un narrateur, assis dans un fauteuil, cela fait beaucoup : ces éléments censés se compléter, se superposent quelquefois et nous submergent d’informations, voire d’émotions. Ça, c’est pour le côté "forcé" de la démarche : l’auteur metteur en scène a eu cette idée et s’y est tenu, bravo.

Quant au propos : Frantz se lève, se lève, petit-déjeune, va au bureau, traite des dossiers. C’est à 23 h qu’il rentre. Il finit par éteindre la lumière et le téléphone le réveille, très tard (ou tôt) dans la nuit; On lui annonce la mort de son père.

Autre trouvaille, le narrateur devient alors le père, ce qui nous vaut quelques belles scènes entre les deux hommes. La suite est anecdotique... ou du moins elle peine à décoller; Frantz se souvient. Il évoque ce père, qui l’emmenait à la mer. Ce sera d’ailleurs une tentation constante, ce retour à la mer (sans jeu de mots).

Frantz craque, il frappe son chef au bureau. Ou pas. Funérailles du père. Frantz devient serveur dans un café de banlieue, il écoute du Lama, entre autres. Regarde la télé. Une bagarre éclate dans le café.

On se demande le but de tout ceci : même si l’histoire se suit à peu près, de l’errance de Frantz à sa tentative de suicide, on espérait peut-être plus qu’une telle banalité.  D’autant que l’auteur, c’est le point d’orgue, montre l’entrée du fils dans l’atelier abandonné de son père. Il y revoit le petit bateau (sa petite madeleine de Proust) qu’on lui avait offert, enfant.

On entend des mouettes et le père revient délivrer un dernier message.

On est loin de l’univers "pataphysique" promis par l’auteur-metteur en scène
Mais, tel quel, il y a quelque chose : l’art consommé du mime de Paul Ménage, les bruitages souvent bien venus... et cette histoire à laquelle on veut bien, souvent, se laisser prendre;

Gérard Noël

 

Frantz

Texte et mise en scène : Marc Granier
Lumières : Johannes Johnström

Jeu : Paul Ménage, Louis Kientz, Chloé Louis, Clara Lloret, Samy Morri