Entête

COMME LA MER, MON AMOUR

 

Théâtre Ouvert, petite salle
159 av. Gambetta
75020 Paris
01 42 55 74 40

Jusqu’au 1er octobre 2022.
Lundi, mardi, mercredi à 19h30
jeudi, vendredi à 20h30.
Samedi 24 septembre à 20h30
Samedi 1er octobre à 18h.

Relâche du 15 au 20 septembre et lundi 26

Comme la mer, mon amour loupe

 

 

On aimerait tout aimer dans cette histoire de retrouvailles, mais ce n'est pas tout à fait le cas. L'histoire, tout d'abord, fortement inspirée de la réalité : Abdellah retrouve une amie, Boutaïna. Ils sont marocains tous les deux mais ayant vécu ou vivant en France. Point d'amour entre eux (il est homosexuel) mais une très forte amitié, une amitié farouche, exclusive... à laquelle Boutaïna a mis fin, soudain, sans beaucoup d'explications. Cette scène dans les rues de Paris est pataude. Maladroite. On préfère croire que c'est écrit comme ça et non dû à des comédiens qui cherchent leurs marques. On peut déplorer la faiblesse relative du texte (du moins au début) et cette manie d'utiliser la projection d'images. Dans le cas présent, il s'agit de vieux films égyptiens, les mêmes qui ont bercé la jeunesse d'Abdellah. Mais il ne suffit pas forcément de lancer des images pour que cela fonctionne : les effets sur les personnages, de toute façon, sont faibles. Ils ne rejouent pas de scènes, pas plus qu'ils ne brodent sur ce que nous voyons.

On pourra s'interroger aussi sur le fait qu' Abdellah et Bouteïna, qui ont vécu ces scènes, soient en outre auteurs et co-metteur en scène du spectacle : un peu de recul est parfois salutaire.

Dans les faits, la pièce prend peu à peu son envol. Un peu agaçantes, souvent vaines mais bien vues, viennent des scènes où les deux ex-amis retracent le déroulement de cette fameuse soirée, une soirée à la suite de laquelle leurs routes se sont séparées.

Légère, joueuse, Boutaïna fait vivre peu à peu son personnage, l'étoffe, l'habite et elle entraîne son partenaire dans ce tourbillon.

L'essentiel du spectacle, le morceau de choix, ce pour quoi on ne regrette pas d'être venu, c'est, ici, le long récit, prenant, bien écrit et remarquablement "joué", que fait la jeune femme de l'enterrement de son père au Maroc.

Alors la magie opère, le tout fonctionne et les deux auteurs-interprètes ont la sagesse de finir là-dessus.

Gérard Noël

 

Comme la mer, mon amour

de et avec Boutaïna El Fekkak, Abdellah Taïa

Mise en scène : Boutaïna El Fekkak, Abdellah Taïa et Jérémie Scheidler
Vidéo et dramaturgie : Jérémie Scheidler
Création et régie lumières : Jean-Gabriel Valot
Création et régie son : Loïc Le Roux
Collaboration artistique : Noémie Develay-Ressiguier
Costumes : Benjamin Moreau
Regard scénographique : Lisa Navarro
Administration de production et diffusion : Florence Verney