Entête

BUTTERFLY, L’ENVOL

 

Théâtre de l’Epée de Bois – Cartoucherie
Route du Champ de Manœuvre
75012 Paris
01 48 08 39 74

Jusqu’au 16 janvier
du jeudi au samedi à 19h, et samedi et dimanche à 14h30

 

Butterfly, l’envol loupe

Photo @ Nicolas Fagot Studio 9

 

Inspiré de Madame Butterfly, l’œuvre de Puccini, mais pas que de celle-ci, ce spectacle est une invention. Une brèche qui tente d’ouvrir le répertoire opératique sur une simplicité, une évidence, une connivence, sans perdre le côté merveilleux du lyrique. Et c’est un challenge périlleux. Et bienvenu.

Périlleux car les livrets d’opéra sont le plus souvent extrêmement simples quand la musique et les chants transcendent l’intégralité du spectacle. Et pourtant, Butterfly, l’envol s’attache à l’histoire racontée dans l’opéra, et principalement au couple classique, de la maîtresse et de sa servante Suzuki. C’est cette dernière qui sera la narratrice de l’histoire, c’est par ses yeux et son cœur que l’on verra ce portrait d’une femme que la société des hommes va humilier mais qui montrera sa grandeur bien supérieure en refusant de vivre dans le déshonneur, préférant en mourir.

Mais bien avant la narration qui reste comme un conte ancien, la musique joue ici le premier rôle. Tous vêtus de kimonos immaculés, les quatre musiciens circulent sans cessent sur le plateau comme des vagues successives. Des instruments classiques pour interpréter une partie des compositions de l’opéra de Puccini (et Verdi, Ravel, Fauré) mais aussi faire en sorte que les sons circulent du classique à un répertoire beaucoup plus actuel : entre les compositions originales de Graciane Finzi sur des Haïkus et des adaptations (arrangées par Stanislas Kuchinski) d’extraits des œuvres de Gershwin, de Barbara...

Ainsi, le conte tragique, narrée par la comédienne Laura Segré et chanté par Céline Laly s’accompagne d’une trame musicale finement tissée entre lyrique et chant plus populaires. Au spectacle s’ajoute ainsi une performance musicale et une forme d’initiation aux différents styles.

Cette histoire est aussi la confrontation entre le monde occidental et les valeurs orientales.

La mort et le Japon, lieu imaginaire du drame, s’imposent immédiatement sur le plateau par les costumes des interprètes : des kimonos blancs. Le décor entier, faits de panneaux découpés qui esquissent l’univers japonais, est lui-même immaculé. Des éléments qui apportent à tout le spectacle une impression de suspension dans un monde un peu irréel et fabuleux.

Bruno Fougniès

 

Butterfly, l’envol
Micro-Opéra pour quatuor instrumental, comédienne et soprano

Auteure : Leslie Menahem
Metteur en scène : Arnaud Guillou
Compositrice : Graciane Finzi
Arrangeur : Stanislas Kuchinski
Scénographie : Rébecca Dautremer
Costumes et accessoire : Élise Guillou
Création lumière : Juliette Labbaye

Avec
Bassoniste : Sophie Raynaud
Clarinettes : Emmanuelle Brunat
Violon Boris Winter
Contrebasse : Jérémy Bruyère
Soprano : Céline Laly
Comédienne : Laura Segré