Entête

¡AY CARMELA!

 

Le Lucernaire
53 rue Notre Dame des Champs
75006 Paris
01.45.44.57.34

Jusqu’au 20 mars
Du mardi au samedi à 21h
Le dimanche à 17h30

 

¡Ay Carmela ! loupe

Photo © Le Dandy Manchot

 

Le duo « Variétés a lo fino » de Paulino et Carmela sillonne l’Espagne en pleine Guerre Civile. Avec leur spectacle, ils ont l’habitude de remonter le moral des Républicains jusqu’au jour où ils sont arrêtés par les Nationalistes. Ces derniers ont pris le village aragonais de Belchite, et pour « fêter » cela, un lieutenant somme Carmela et Paulino de se produire devant eux. Dans le public, il y a également des membres des Brigades Internationales, prisonniers et condamnés à mourir, un crève-cœur pour Carmela. Se pose ainsi la question des rapports entre art et idéologie : Paulino ne veut surtout pas faire de vagues tandis que Carmela refuse de courber l’échine face aux Franquistes, un choix qui lui sera fatal.

¡Ay Carmela ! du dramaturge espagnol José Sanchis Sinisterra est un texte très connu au-delà des Pyrénées, pour l’enjeu mémoriel qu’il suppose mais également car Carmela a été incarnée par Verónica Forqué au théâtre et par Carmen Maura au cinéma, deux actrices très populaires – qui sont aussi des Chicas Almodóvar.

Dans cette version française, Caroline Fay campe une Carmela à la fois drôle et touchante et le duo de comédiens fonctionne très bien. Concernant la mise en scène, elle se veut dynamique, avec des changements de temporalité entrecoupés par des chants républicains. Plusieurs d’entre eux sont très réussis, mais il y a peut-être un petit bémol à la fin du spectacle lorsque Carmela entonne « El Paso del Ebro ». À ce moment-là, les choses vont assez vite et ce qui pourrait être le moment phare du spectacle n’a pas toute la puissance qu’on espère. La fin du spectacle est un peu abrupte – il semble d’ailleurs que certains passages du texte original aient été raccourcis – mais cela est rattrapé après les applaudissements par la célèbre phrase de Lucie Aubrac, « Résister est un verbe qui se conjugue au présent », qui vient condenser en quelque sorte la portée du texte. Enfin, saluons l’initiative de la compagnie qui a installé des panneaux explicatifs à l’entrée de la salle : nous en conseillons la lecture aux spectateurs qui ne connaîtraient pas bien l’histoire espagnole, dans le but de pouvoir apprécier la pièce dans son entièreté.

Ivanne Galant

 

¡Ay Carmela !

D’après José Sanchis Sinisterra
Adaptation et mise en scène : Lionel Sautet
Traduction : Angeles Munoz

Avec Caroline Fay et Lionel Sautet

Création Lumière : Raphaël Maulny
Musiques additionnelles : Marwen Kammarti et Fusta!
Costumes et accessoires : Maïlis Martinsse
Production : Cie Les Funambules
Coréalisation : Théâtre Lucernaire