Entête

SONGE  À  LA DOUCEUR

 

Théâtre Paris-Villette
211 av. Jean Jaurès
75019 Paris
01 40 03 72 23

Jusqu’au 6 février 2022

Mercredi à 20h, jeudi vendredi et samedi à 19h.
Dimanche 15h30 

 

loupePhoto  © Cindy Doutres

 

Du roman de Pouchkine, Eugène Onéguine, Clémentine Beauvais a tiré un joli roman. Et Justine Heynemann a eu la bonne idée de l’adapter pour la scène.

« Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a 14 ans, il en a 17. Il est charmant, sûr de lui, elle est timide, idéaliste et romantique. » Voilà le résumé, en quelques mots.

Dix ans plus tard, ils vont se retrouver, changés, avec le souvenir de leur amour naissant, de cette lettre qu’elle lui a écrite et de la réponse, pas franchement positive, qu’il lui avait faite, à l’époque.

L’occasion de confronter ce qu’on était, adolescent, avec ses enthousiasmes et blocages, cette facilité à tomber fou amoureux et ce que l’on devient. Les jeunes adultes (joués par les mêmes comédiens) ont mûri : qu’en sera-t-il de leur amour ? Cette question, cruciale, est le sujet même de cette pièce au titre baudelairien.

Spectacle musical où l’on joue, Songe à la douceur chante et danse un peu, est une petite merveille.

Une meneuse de jeu mène rondement la présentation et les enchaînements. C’est Rachel Arditi, à la gouaille tout à fait réjouissante. Elle nous transporte dix ans avant : ces deux ados sont touchants. Lui n’a pas trop évolué, mais elle est cérébrale et exaltée, avec lunettes et appareil dentaire. Sont présents aussi Olga, sœur de Tatiana et son petit ami Lenski qui vivent, eux, un amour sensuel et passionné. Tatiana lit; et rêve d’Eugène. Des chansons, comme dans toute bonne comédie musicale, expriment les sentiments et attentes des personnages : Où es-tu, Eugène ? , Gamine ou Bonjour tristesse entre autres titres.

Chantons sous la pluie et Les Parapluies de Cherbourg sont les modèles avoués de Justine Heynemann, on en est souvent proche.

Retour au présent, dont nous nous extrairons une deuxième fois, pour écouter conter la fin tragique de Lenski.

Olga, dix ans après, est mariée avec deux enfants. « Du sublime au ridicule », c’est ainsi que la réalité conjugale est dépeinte. Bien sûr, on se demande si nos deux ex-amoureux vont de revoir. Et s’ils se revoient ou communiquent, vont-ils arriver à s’aimer ?

Nous ne dévoilerons pas la fin, mais il y a un vrai suspense.

Disons, en résumé, que le spectacle est un pur régal.

Tout passe, comme en se jouant. Les chansons sont agréables et variées.

Les (jeunes) comédiens, tous très bien.

À voir, donc, sans hésitation.

Gérard Noël

 

Songe  à  la douceur

de Justine Heynemann (aussi metteuse en scène), d’après Clémentine Beauvais
Musique : Manuel Peskine.
Livret : Rachel Arditi, Clémentine Beauvais, Justine Heynemann
Assistante à la mise en scène : Stéphanie Froeliger

Avec : Manika Auxire ou Lucie Brunet, Rachel Arditi, Élisa Erka ou Charlotte Avias, Thomas Gendronneau, Manuel Peskine, Benjamin Siksou

Scénographie : Marie Hervé
Costumes : Madelaine Lhospitalier
Lumières : Aleth Depeyre
Chrorégraphie : Alexandre Trovato et Patricia Delon
Administrateur : Guillaume Alberny