Entête

OPÉRAPIÉCÉ

 

Lucernaire,
53 rue N.D des Champs,
75006 Paris 
01 45 44 57 14

Jusqu’au 10 janvier 2022
du mardi au samedi à 21h
Dimanche à 17h30.

 

Opérapiécé loupePhoto  @ Agathe Deusy

 

Ce spectacle réunit deux chanteuses lyriques, plutôt douées et un accordéoniste.

Sous le titre générique de Opérapiécé, elle vont décliner le titre en Opérassedic (ha, ha ! ) ou OpéraTP ou encore Opérapelle-toi... voir Opéramitié ou Opérabsence.

Au-delà de ces facilités bon enfant, il y a une histoire qui commence bien... (une chanteuse monte à Paris pour percer, mais une méchante sorcière lui met des bâtons dans les roues) mais se perd un peu en route. C'est dommage.

Le côté autobiographique (on imagine) leur a inspiré cette arrivée dans la capitale et les problèmes avec les assurances-chômage version artistes. Et cette ode à l'amitié, nous touche, bien sûr.

Un peu dommage également que ces chanteuses-comédiennes, aient opté pour du tout-chanté : hommage sera donc rendu, en passant, sans avoir l'air d'y toucher, à Mozart, Schubert, Rossini, Dvorak, Malher, Grieg... et on en passe. Plus, côté chanson, Ferré, Brassens, Bécaud, Gainsbourg, excusez du peu.

Le hic, c'est que les paroles nouvelles peinent à rivaliser avec les "vraies", déjà connues.

Le metteur en scène (William Mesguich) connaît son travail : il a l'art de véritablement mettre en scène, c'est à dire d'agencer des actions et déplacements "signifiants". De régler les effets. De jouer avec l'espace exigu de la scène, de fignoler une entrée, de prévoir quand elles seront face public, ou bien l'une derrière un rideau noir qu'elle entrouvre avec un sens parfait du rythme. Quand, enfin, l'accordéoniste devra venir au milieu de la scène, seul, pour jouer un des derniers morceaux.

On marche, finalement, séduit autant par la variété des musiques et leur parfaite adéquation avec l'histoire. Ainsi que par l'allant et l'énergie des deux interprètes.

Car elles sont étonnantes dans leurs différences (jeu et voix) et par la qualité, j'y reviens, de leur interprétation.  Aurore Bouston est une sorte de violoncelle : stable, sûre, avec des échappées burlesques. Marion Lépine serait davantage un violon : finesse et aplomb sont ses maîtres mots. Elles seraient un peu, l'une "auguste" et l'autre "clown blanc", sans que les rôles soient pour autant fixés.

Toutes les deux osent : elles osent tout, dans les déguisements et les gags. Le tout servi par une qualité vocale remarquable.

Un spectacle pour amateurs d'opéra et de chansons ... mais pas que.

Gérard Noël

 

Opérapiécé

de et avec Aurore Bouston et Marion Lépine
Accordéon : Mario Buisset ou Vincent Carenzi

Direction musicale : Louis Dunoyer de Ségonzac
Mise en scène : William Mesguich
Costumes : Black Baroque by Marie-Caroline Béhue
Chorégraphies : Barbara Sylvestre
Création lumières : Éric Schoenzetter