Salle Pleyel
252 rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
Tél. 01 86 47 68 43

Jusqu’au 11 février 2024,
à 20h, puis en tournée

 

 

 

À l’entrée de la salle Pleyel il y a foule. Serein, Marc Lavoine accueille les invités de la production avec le sourire.

20 heures, la salle est remplie de spectateurs enthousiastes, et notamment d’un bon nombre de danseurs en herbe, futurs petits rats sans doute.

Le fond de scène est joliment décoré de voiles blancs géants, drapés avec goût et élégance. Le ballet commence, en trombe.

Isabelle, une toute jeune femme passionnée de danse depuis son enfance, passe l’audition pour un premier rôle à l’opéra de Paris. Victor, chorégraphe renommé et ambitieux, recherchant le succès à tout prix, décide de monter le ballet réputé diabolique Les Souliers rouges. Il jette son dévolu sur Isabelle, pour en faire sa “prima ballerina”. En contrepartie de la gloire suprême promise, la jeune danseuse accepte, en chaussant les maléfiques ballerines rouges, de renoncer à tout jamais à l’amour.

Mais Isabelle rencontre Ben, jeune journaliste. Ils tombent amoureux. Furieusement mécontent et jaloux, le pygmalion s’oppose violemment à leur amour…

Très agréablement harmonieux et esthétique, le spectacle est féerique. Les danseurs sont excellents, investis, passant avec grande souplesse des pointes à la breakdance, d’anges à démons. La chorégraphie est très belle, harmonieuse, voire spectaculaire par moments. La scénographie est grandiose, les costumes superbes, les lumières magnifiques. La grâce et l’élégance de l’ensemble ravissent le public, et en toute simplicité, tel un plaisant rêve éveillé. C’est visuellement fort agréable et apaisant.

Dommage que le son n’ait pas été à la hauteur de la salle : beaucoup de “souffles” inutiles (parfois même agaçants), de l’étouffement sonore… Cet aspect pourrait sans doute être amélioré. Et n’aurait-il pas mieux valu faire appel à des musiciens qui jouent en “live” ?

L’histoire permet de mettre en relief la thématique de la vanité du succès, et le dilemme du choix entre réussite de la vie privée et celle d’une carrière professionnelle, surtout dans le domaine artistique. Actualité oblige, nous ne pouvons nous empêcher de faire le parallèle avec l’emprise toxique que certains “pygmalions” tout puissants ont tendance à exercer pour abuser les très jeunes et innocentes lolitas qui rêvent de devenir des stars.

En tout cas nous avons passé un bon moment. Il est aussi émouvant de voir à la sortie les yeux des enfants remplis d’étoiles : ce conte dansé et musical, en même temps éducatif, va certainement éveiller des vocations !

Luana Kim

 

Les Souliers rouges

Adaptation libre du conte de Hans Christian Andersen, paru en 1845
Paroles et musiques de Marc Lavoine et Fabrice Aboulker
Mise en scène : Jérémie Lippmann
Chorégraphie : Tamara Fernando

Avec : Céleste Hauser, Benjamin Siksou, Guilhem Valayé, et la troupe de danseurs

Scénographie : Emmanuelle Favre
Costumes : Jean-Daniel Vuillermoz