Entête

DEUX AMOUREUX À PARIS

 

Studio Hébertot
78 bis Bd des Batignolles
75017 Paris. 
01 42 93 13 04 

Jusqu’au 26 février 2020
Le mercredi à 19 h

 

Deux amoureux à Paris loupe 

 

Le mots Paris doit être prononcé à peu près 135 fois, dans cet opus musical nous contant deux vies, celle d'un musicien, Régis Simon et d'une chanteuse, Aude Brenner. La seconde a été meneuse de revue aux Folies-bergère, ça se sent un peu et le premier, malicieux et talentueux musicien, est un virtuose du piano qui pousse aussi la chansonnette.

On comprend, assez rapidement, que les deux personnages de cette histoire ne sont autres que les deux interprères.

Il fallait être "gonflé" pour se prendre soi-même comme héros d'un voyage initiatique à la fois dans Paris et dans la chanson française.

Aude Brenner est une diva : elle impressionne... et agace quelque peu, malgré la réalité de son talent.

Les scènes s'enchaînent, agréables : on a droit à des projections sur écran (une facilité qui tend à devenir rituelle dans les productions théâtrales du moment) et on assiste aux pérégrinations des deux personnages. Il y a des souvenirs d'enfance, un jardin de province, le rêve de monter à Paris. Les Folies-Bergère, enfin où Aude Brenner a travaillé. Un contraste naît, bien sûr, entre l'étroitesse de la scène du Studio Hébertot et ce dont on se souvient concernant l'ampleur de celle du prestigieux music-hall.

Rencontre entre l'homme et la femme. On n'est pas loin du chabadabada de Claude Lelouch. Il y a des souvenirs, de l'oubli, du regret. Et, peu à peu, on se laisse prendre.

On suit le retour à Paris après une période en bord de mer et l'on observe les variations du personnage d'Aude en fonction des costumes qu'elle porte.

Les chansons sont soignées... mais peinent à rester en mémoire. Malgré la qualité des voix et des musiques, tout ceci reste en déça du pot-pourri (celui qu'on attendait) sur Paris avec ses chansons éternelles.

Arrivée à Paris, auditions, débuts chez Plumeau, ce restaurant de Montmartre.

Ce qui va bien à Aude Brenner et qu'on découvre peu à peu, c'est son côté femme amoureuse, non joué : sa classe séduisante se double de sincérité et c'est là que nous sommes touchés. Enfin.

Le final est classique et la qualité du spectacle nous apparaît : le propos était autobiographique et il s'agissait de s'éloigner le moins possible du vécu des personnages-interprètes.

Le spectacle, malgré les réserves formulées auparavant, a finalement sa logique : il réussit à exister. Et à émouvoir

Gérard Noël

 

Deux amoureux à Paris

de et avec Aude Brenner et Régis Simon

Mis en scène : Janick Askevold