VIRGINIE HOCQ OU PRESQUE

 

Théâtre Tristan Bernard
64 rue du Rocher
75008 Paris
01 45 22 08 40

À partir du 26 décembre

 

Virginie Hocq ou presque loupe 

Virginie Hocq nous étonnera toujours : alors que ses précédents spectacles donnaient plutôt, avec talent, dans le genre alignement de sketches, voilà qu'elle se lance dans une histoire suivie, prétexte, bien sûr, à quelques autres incarnations. Rufus, en son temps, avait suivi la même voie avec un certain bonheur.

Qu'on sache, en tout cas, que le prétexte, ici,  est simple : Virginie est en plein déménagement, suite au décès de son père. Elle a rempli quelques cartons et continue de le faire, prenant le public à témoin de ce qu'elle trouve.

C'est l'occasion, pour elle, de remettre quelques pendules à l'heure : sur la vulgarité, sur la vieillesse, sur la mode, les prénoms...

On oubliera quelques facilités comme ce blind test (années 70) ou ce pseudo numéro de voyante qui devrait lui permettre, rien qu'à l'énoncé du prénom d'un spectateur, de lui donner illico son année de naissance.

Le reste, surtout dans la deuxième partie, emporte nettement l'adhésion.

Virginie Hocq a du métier, de l'entrain à revendre mais surtout un naturel qui fait tout passer, quand elle slalome entre la grosse blague, le commentaire plus fin et la petite note d'émotion, toujours bien venue.

Elle a ajouté aussi une surprise, un autre personnage (bien qu'elle soit seule sur l'affiche) en demandant expressément au public de "garder le secret".

Nous le garderons donc, en vous disant simplement qu'il faut aller voir le spectacle pour connaître la solution.

Virginie Hocq semble avoir une sainte horreur du temps qui passe : « Vous m'avez pratiquement vu naître, vous m'avez vu grandir et contrairement à vous, vous ne me verrez pas vieillir... ou presque ! »

Cette attente des déménageurs... attente qui se prolonge, lui aura permis au passage de régler ses comptes avec l'adolescence, avec les prénoms (Francis, notamment), les vieux et de se renouer in fine avec son père. 

Un voyage qui n'est pas si anodin que ça et dans lequel elle nous entraîne joyeusement, fermement, avec la présence et le bonheur de jeu qui sont les siens.

Gérard Noël

 

Virginie Hocq ou presque

de et avec Virginie Hocq

Mise en scène : Johanna Boyé
Assistante mise en scène : Caroline Stefanucci
Création lumières : Laurent Kaye
Décors : Sophie Jacob
Plasticienne : Carole Allemand
Costumes : Marion Rubmann
Musiques : Medhi Bourayou

Avec la participation de Thomas Marceuf