Entête

LE PAPIER PEINT JAUNE

 

Théâtre de la Reine Blanche
2 bis passage Ruelle,
75018 Paris

du 13 mars au 14 avril

et du 29 juin au 21 juillet au festival Off d’Avignon au Théâtre Transversal

 

loupe 

 

Sur scène, un lit dont les draps se terminent en robe de l’héroïne, la plantant tel un arbre au centre du jeu, un jeu schizophrénique dévastateur. La tête du lit est immense avec des racines sculptures qui surgissent sur toute la surface, support et poignées d’un imaginaire débordant.

Une jeune femme est là, au centre, comme prisonnière au physique comme au mental dans cette chambre dont les murs sont dit-elle tapissés par un papier peint jaune changeant aux motifs porteur de toute sa réflexion. C’est une obsession, un espace de création qui vient en opposition à l’enfermement que lui impose son médecin de mari pour la soigner de la profonde mélancolie qui s’est installée en elle. Le papier peint est sa création, sa liberté, son exutoire.

Elle va survivre grâce à ce combat qu’elle mène contre ce papier peint. Elle va réussir à prendre le dessus, à s’élever en créant son univers dans sa tête, en créant sa vie de recluse.

Belle image que celle de cette jeune femme totalement prisonnière de son destin, enfermée dans sa solitude et son dénuement qui parvient peu à peu à s’élever pour essayer de sortir de sa condition, malgré le carcan de son lit et l’oppression de son mari.

C’est un climat original, une interprétation magistrale, un récit poignant qui nous transportent durant toute la pièce.

La scénographie est magnifique, porteuse du récit avec précision et grâce. Saluons le travail de Sandrine Lamblin qui guide notre imaginaire lors du récit de la pièce avec ce dispositif remarquable.

La mise en scène de Laetitia Poulalion et Mathilde Levesque est d’une minutie formidable mettant en valeur les aspérités de la pièce et la personnalité de l’héroïne.

Le jeu de Laetitia Poulalion est précis, délicat. Elle nous entraîne dans son univers avec bonheur.

Une pièce qui nous a transportés de par son sujet et sa mise en espace, la scénographie d’une richesse inouïe, la mise en scène et le jeu de la comédienne.

De l’excellent travail théâtral comme on n’en voit que rarement.

Jean Michel Gautier

 

Le Papier peint jaune

de Charlotte Perkins Gilman
Traduction Marine Boutroue et Florian Targa
Adaptation Laetitia Poulation et Mathilde Levesque
Mise en scène Laetitia Poulation et Matilde Levesque

Jeu Laetitia Poulation

Scénographie Sandrine Lamblin
Création sonore Émile Tramier
Musiques Alexandre Saada
Lumières Richard Arselin
Travail corporel Leiila Gaudin
Costumes Mariannick Poulhes
Production La Patineuse