Studio des Champs-Élysées
15 av. Montaigne
75008 Paris
01 53 23 00 19

Jusqu’au 29 décembre 2024,
du mercredi au samedi 21h.
Dimanche à 18h

 

 Photo Dominique Plaideau 

 

Pus, vomi, excrétions et secrétions diverses, le champ lexical des premiers sketches de Didier Bénureau continuera de ravir ses fans, tandis que les plus "politiquement corrects" pinceront le nez. Ils auront tort.

L'inspiration de Bénureau le pousse, c'est vrai, à gratter où ça fait mal, à donner sans arrêt dans la provocation.

Il pense d'abord, dit-il, à des personnages et voit ensuite, ce qu'ils pourraient dire, comment ils pourraient exister.

Bien sûr, au hasard de sketches anciens et nouveaux, on retrouvera ses préoccupations, religion, sexe, les deux mêlés, tant qu'à faire... mais aussi, côté politique, une satire au deuxième degré des "écrologistes" voire des labos ou une critique véhémente (en rap, s'il vous plaît) des jeunes qui ne font plus que fantasmer, rivés à leurs portables.

L'artiste nous aura, au passage, régalé d'un "conte magique" où apparaît Jean Coqueteau (!) et aura repris son "Moralès", chanson-phare, un peu son bâton de maréchal à lui : "Moralès, Moralès, disparu-t-au champs d'honneur / Pour sauver les trois couleurs / Moralès, Moralès / Toi qui voulait voyager / Te voilà-z-éparpillé "

Mais Bénureau peut montrer aussi qu'il est un bon comédien : il a l'art de camper un instructeur de CRS plus vrai que nature, ou encore, dans un sketch sur un vieil homo qui raconte ses souvenirs d'Occupation et de Libération, il sait faire éclore l'émotion, la vraie.

Benureau est adepte de la formule, un sketch, un noir, un sketch, etc. C'est tout à son honneur de maintenir cette formule : loin des jeunots du "stand up" qui ne racontent qu'eux-mêmes, lui joue, chante et danse, même, ceci pour le plus grand plaisir d'un public enthousiaste.

Une soirée décapante, donc.

Une soirée extravagante et revigorante.

Bénureau est décidément trop, mais c'est cela qui est bien.

Gérard Noël

 

Entier

De et avec Didier Bénureau

Mise en scène : Dominique Champetier
Musiques : Didier Bénureau, Julie Darnal
Création lumières : Orazio Trotta