HUMANS
La Scala
13 Bd de Strasbourg
75010 Paris
01 40 03 44 30
Jusqu’au 22 mars 2020.
Du mercredi au samedi à 21h. Dimanche à 17h
Ils sont circassiens, des deux sexes et originaire de Brisbane, Australie. Leur force, c'est la force : ils vont enchaîner, comme dans leur précédent spectacle, les acrobaties.
Au début, on nous la joue décontractée... un acrobate sort du public en chaussettes, on voit des élements de vêtements sur scène, vite ramassés. Un entre. Suivi d'un autre.
La musique est rythmée, une première artiste combine acrobatie et hip-hop. Suit un acrobate qui enchaîne (il faut le faire) sauts périlleux arrière sans élan et flip-flaps.
Puis c'est toute la troupe qui surgit, entre chorégraphie et acrobaties... le tout enchaîné sans pause. Contrairement à ce qui peut se faire en général, où on fait "mousser" un numéro, où on l'isole, ici, il n'y a pas d'instant suspendu, et d'autres artistes "occupent" la scène, tandis que se déroule l'incroyable.
La scène est nue, de couleur grise, les éclairages soignés et... signifiants.
On aura drotit à des mains à mains, des portés à deux ou trois, vraiment bluffants.
C'est une escalade permanente, sans (ou presque) le moindre ralentissement de tempo. Suspendue en l'air, une trapéziste ou asssimilée enchaîne les variations. En écho, nous aurons droit à trois installations du même type où, dans des numéros plus courts, se succéderont les artistes.
Bien sûr, il y a un côté répétitif dans l'exploit : heureusement, des moments plus anecdotiques, comme une recherche (frénétique et communicative) pour se lêcher le coude, un pas de deux sur la musique de "la Quête" (chantée par Brel), un pas de trois sur musique brésilienne. Dans la même série, un rire qui éclate, incongru, ou bien une scène de séduction ou la manipulation d'une acrobate (façon poupée désarticulée) par un partenaire sont des moments qui viennent rompre la linéarité de l'ensemble.
C'est tout un jeu entre fragilité (d'un corps qu'on envoie en l'air ou qui s'abandonne sur un autre) et muscles tendus des porteurs ou porteuses. Il y a un défi constant à l'équilibre... et à la pesanteur.
Les physiques sont divers : on distingue peu à peu l'un ou l'une de l'autre. On perçoit une façon de faire, une facilité ici et un essouflement là. Ils ne sourient pas, sauf à la fin et gardent tout au long de la soirée une concentration impressionnante.
Le mieux est-il l'ennemi du bien ? Grande question... la surenchère qui pousse toute la troupe (au prix d'un travail qu'on imagine énorme) vers les "Ooooh !" renouvelés du public, se justifie-t-elle ? En tout cas, le spectacle, prenant, ose tout : une pyramide impressionnante avec hommes et femmes, puis une autre, équivalente avec trois femmes, le tout, soulignons-le, très efficace.
Au final, ils reviennent pour des saluts cérémonieux et lents, parfaitement chorégraphiés, une fois encore.
Qu'ajouter de plus, sinon qu'ils ne sont là que jusqu'au 22 mars.
Gérard Noël
Humans
Créé par Yaron Lifschitz et la Compagnie CIRCA.
Mis en ligne le 13 mars 2020
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