JE NE COURS PAS, JE VOLE

 

Théâtre du Roi René
4 bis rue Grivolas

84000 – Avignon

Du 7 au 30 Juillet 2022

À 16h15

Relâches les 11,18,25

Je ne cours pas, je vole loupe 

 

Le père rêve de grands exploits pour ses enfants. Son fils souffre d’une anomalie cardiaque, tout sport intensif pourrait lui être fatal. Ainsi, tout repose sur celle qu’il reste Julie, elle est asthmatique, il va l’encourager à courir, à muscler son corps, son cœur et son esprit. La maman, inquiète et protectrice tente de s’opposer mais sans réelle conviction. Les deux enfants sont très proches, voir sa sœur s’entraîner, se battre lui donne de l’énergie pour son combat personnel.

Dès le lever de rideau, nous sommes au cœur d’un monde de sportifs de haut niveau. Le podium de la première place est bien là, les pistes d’athlétisme aux couloirs sont tracées, et chacun s’entraîne. Ils courent, jouent au tennis, nagent. Du tennisman Rafaël Nadal à la nageuse Laure Manaudou en passant par la très souple gymnase russe qui nous éblouit par sa grâce, les six comédiens jouent les vingt-trois personnages qui vont jalonner la pièce.

C’est Julie, qui est au cœur de l’histoire, qui fait de sa vie une compétition balisée par le chrono, dans l’espoir de se hisser un jour au sommet, d’entrer dans la lumière à l’image de tous ces sportifs qu’elle admire, de gagner la course, la gloire et les trophées.

D’abnégation, de rigueur, de résistance mais aussi d’excitation, et de dopamine elle va s’entraîner sans relâche avec un coach pas toujours tendre, tous les jours et pendant plusieurs heures.

Et douze ans après, ce moment arrive enfin, la porte d’entrée s’ouvre sur les 800 mètres des Jeux Olympiques. Surtout, rester dans une concentration extrême, garder sa force mentale, oublier les rivalités et la crainte des faux départs. Hélas, l’ironie du sort s’en mêle, une rupture du tendon d’Achille à quelques mètres de l’arrivée.

Le doute s’installe, les incertitudes, puiser sa force au plus profond de soi, repartir de zéro, c’est ce combat qui va se dérouler sous nos yeux. C’est aussi le cadre sécurisant et aimant de la famille qui est là et qui aide.

Les corps, l’action, la danse, entrelacés d’une conférence de presse en font un spectacle complet qui se situe aussi dans le continuum espace-temps, les enjeux financiers, les relations internationales, la soif de l’image et du prestige que l’on veut donner.

La trajectoire des comédiens est superbement chorégraphié par la mise en scène inventive, ingénieuse et habile. Une belle performance d’acteurs qui à six nous offrent toute une galerie d’athlètes, de destins hors du commun, sans concession que nous suivons avec effroi et fascination.

Fanny Inesta

 

Je ne cours pas, je vole

Une pièce d’Élodie Menant, lauréate du prix SACD 2021

Mise en scène : Johanna Boyé

Avec : Vanessa Cailhol, Olivier Dote Doevi, Axel Mandron, Élodie Menant,Youna Noiret, Laurent Paolini

Lumières : Cyril Manetta
Scénographie : Camille Duchemin

 

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