DES CAILLOUX PLEIN LES POCHES

Le CHÊNE NOIR
8 bis, rue Sainte-Catherine
84000 Avignon
04 90 82 40 57

11h

Relâche les mercredis 15 et 22 Juillet 

 

loupePhoto Alizée Chappini

S’il ne fallait retenir qu’un seul spectacle parmi les 1330 du Off, ce serait celui là ! Bon, d’accord je ne les ai pas tous vus, mais quand même je persiste et signe ! Il y a tout ! Une grosse distribution, des décors en intérieur et en milieu naturel, une super histoire sur fond de peinture sociale, des caméras, des lumières… ou presque ! En vrai, la pièce de l’auteur Marie Jones, prodigieusement mise en scène par Stephan Meldegg, c’est l’imagination au pouvoir !

Et si je vous dis que l’action se passe en Irlande, qu’il s’agit du tournage d’une super production hollywoodienne utilisant des dizaines de fermiers miséreux comme figurants jouant aux côtés d’acteurs capricieux protégés par une équipe technique obsédée par la rentabilité financière, eh bien c’est vrai…Sauf que, sur scène, seuls deux acteurs, une malle, un banc, une porte et une botte de foin réussissent la performance de nous transporter au cœur de ce mélodrame folklorique et romantique ! Une prouesse exécutée par Eric Métayer et Elrik Thomas (deux champions de l’improvisation) qui, au sommet de leur Art, vont rentrer, sortir, re rentrer, re sortir, re re rentrer, en quelques secondes, dans la peau de tous les protagonistes, sans qu’à aucun moment le spectateur soit perturbé.

Sans artifice, ou si peu, les deux acteurs vont incarner tous les rôles sur un rythme d’enfer qui ne permet pas la moindre distraction. Passionnante, l’histoire évoque la période où les grosses machines cinématographiques américaines exploitaient la pauvre mais photogénique Irlande. Jamais caricaturaux, toujours sincères, Eric Métayer et Elrik Thomas incarnent avec virtuosité des personnages hauts en couleurs auxquels on s’attache au fil du récit. Drôles, émouvantes, truffées de minuscules détails éloquents, les scènes défilent à la vitesse grand V et l’illusion est parfaite.

 Si la littérature possède le pouvoir d’évasion, cette fresque théâtrale, tricotée avec trois bouts de ficelle, contient la même vertu et ne peut qu’enchanter les amoureux de la magie du théâtre. Happé dès les premières minutes, le public retient son souffle jusqu’aux saluts, que dis je, jusqu’à la « standing ovation » bien méritée. Quant au joli titre « des cailloux plein les poches », il prend tout son sens (et quel sens !) au cours de la narration. Mais je ne vous en dis pas plus si ce n’est « courez-y » et réservez très vite car le talent à l’état pur, c’est rare et attirant !

Patricia Lacan-Martin

 

Des cailloux plein les poches

de Marie Jones
Texte français de Attica Guedj et Stephan Meldegg
Mise en scène : Stephan Meldegg assisté de Véronique Viel

Avec Eric Métayer et Elrik Thomas

Décor : Edouard Laug
Lumières : Jean-Yves Desaint-Fuscien

 

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Mis en ligne le 13 juillet 2015

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