Théâtre du Rond-Point
2 bis Av. Franklin Delano Roosevelt,
75008 Paris

01 44 95 98 21

Jusqu’au 12 février 2023
Du mardi au samedi à 21h00, le dimanche à 15h00

 

Photo © Jean Croc

 

Leur amitié est de longue date, solide, indéfectible, « à la vie à la mort ». Jacques et Paul entourent Hélène après l’enterrement du père de celle-ci : eux-mêmes ne sont plus très jeunes, et ce moment de deuil permet d’ouvrir les cœurs. Aussi saisissent-ils l’occasion de dresser le bilan de leurs vies respectives, à bâtons rompus, sur le chemin du retour à la maison. Entre accolades, pleurs, rires, confessions intimes et colères, entre récits d’espoirs déçus et sentiment de nostalgie, tous trois se livrent très librement, sans peur du jugement et dans la confiance que leur relation autorise. On évoque les souvenirs de désirs adolescents et les drames qu’on n’a jamais osé dire mais on disserte aussi sur la taille maximale autorisée pour les caveaux, sur l’âme des mouches ou sur les ailes des anges. Et la vie continue…

À la vie à la mort parle donc moins de la vie ou de la mort que ce fil mystérieux et impalpable qui unit les amis, et du soutien qu’ils apportent dans l’épreuve, alors qu’on pourrait se retrouver seul. Dans la continuité de ses précédentes pièces et notamment de Veillée de famille, Gilles Gaston-Dreyfus mêle la légèreté à la gravité, dans un équilibre qui s’efforce de ne basculer ni d’un côté ni de l’autre. Sur scène, il joue un psy plutôt sec et sûr de lui qui tranche avec le personnage de Stéphane de Groodt, tourmenté et fragile, tandis qu’avec sa voix déchirée Anne Benoît incarne une endeuillée dont la force de vivre impressionne par la capacité à ne pas s’apitoyer sur elle-même pour surmonter sa douleur. Les comédiens sont justes mais les dialogues de la pièce nous laissent une impression mitigée, comme si finalement rien ne s’était passé. À moins que ce ne soit la magie de la consolation amicale ?

Frédéric Manzini

 

À la vie à la mort

De Gilles Gaston-Dreyfus

Mise en scène : Gilles Gaston-Dreyfus assisté d’Amira Hadzic

Scénographie : Pierre-François Limbosch

Création lumières : Fabrice Combier

Musique : Nicolas Errera

Costumes : Carine Sarfati

Sound designer : Jean Croc

Images : Fabrice Sebille, François Quillard

Avec : Anne Benoît, Stéphane De Groodt, Gilles Gaston-Dreyfus, Amira Hadzic