DINARD COMEDY FESTIVAL (3)
Du 29 avril au 2 mai
Chronique sur la soirée d'ouverture
Soirée du 30 avril
Soirée de clôture
Toujours sous les cinquante nuances de gris du ciel dinardais, les festivaliers n’hésitent pas à s’engouffrer dans les salles obscures pleines de rire.
Ce vendredi après-midi, c’est au tour des « Golden Moustache » de projeter, dans une salle pleine à craquer, leurs sketchs édités sur M6 web.
Drôles, décalés, les artistes de la toile séduisent le public qui semble apprécier de plus en plus ce mode d’expression moins formaté que la télévision. Tout comme la programmation du festival qui attire également une salle comble le soir, curieuse de découvrir les quatre derniers candidats de la compétition de cette 18ème édition.
Après une introduction de plus en plus foldingue de l’inénarrable Pierre Aucaigne, Sanaka « lève le torchon » avec un concept de démarrage de spectacle très original.
En bref, sans dévoiler l’astuce, l’humoriste stéphanois fait l’appel des spectateurs et en choisit deux ou trois pour participer à une séance de transmission de pensées intrigante et drôle. Par la suite, l’humoriste revient vers un stand-up sympathique où il aborde quelques sujets de fond en restant… à la surface !
Et c’est au tour de l’énergique Béatrice Facquer d’endosser une galerie de portraits féminins hauts en couleur.
Si la patronne de presse anti-féministe et la gardienne de musée n’ont pas un discours à mon goût abouti, la femme trompée qui raconte sa vie à son enfant à travers les déboires de « Petit ours brun » est un passage très convainquant sur le potentiel tragi-comique de cette comédienne à la nature généreuse.
Le troisième candidat, David Azencot, est un fils de pub.
Ancien « créatif », David a lâché le monde de l’argent et de la société de consommation pour mieux les dénoncer à travers son stand-up. La crise économique, les religions, la théorie du complot, David fait le job à travers des textes intelligents et bien écrits. Son sens critique acéré et caustique touche un public sensible à l’actualité et au monde qui nous entoure.
Moins peut être les afficionados des « personnages » qui vont se régaler avec la dernière compétitrice, la jeune Élodie Poux fraîchement débarquée sur le marché de l’humour.
Ancienne animatrice péri-scolaire, Élodie exorcise son passé à travers le portrait hilarant d’une mère de famille nombreuse totalement improbable. Avec ses quinze mômes hyperactifs, tous de pères de nationalité différentes, la mère de Kimberley, Felipe, François et les autres déclenche l’hilarité générale. « Attention Sun-Lee, je t’ai donné la vie, je peux la reprendre » ! Elodie a la capacité de proférer des horreurs avec une innocence désarmante ! Plusieurs prix sont décernés samedi soir, gageons que cette jeune nantaise décrochera au moins celui du Public ! Wait and see !
Patricia Lacan-Martin
Soirée de clôture samedi soir avec la remise des prix et le spectacle de Willy Rovelli
Mis en ligne le 2 mai 2015