Ou les aventures d’une petite fille particulière.

 

 

Le titre m’a un peu gêné, m’évoquant à la fois la fée Carabosse, ce personnage d’un conte de fée bossue, malfaisante, vieille et laide et quelqu’un de cabossé, c’est à dire de meurtri physiquement. Nous sommes loin du personnage de cette pièce, alors que notre héroïne est le contraire de cela.

Il s’agit d’une petite fille qui se rend compte dès l’enfance qu’une de ses épaules est plus petite que l’autre entraînant une « particularité ». Faut avouer que cette particularité ne se voit pas au premier coup d’oeil, mais bon les enfants aiment bien définir les choses, ils veulent qu’elles  soient parfaites.

Alors on va suivre Cabosse dans ses pérégrinations, sa vie et ses jeux. C’est une petite fille très enjouée, passionnée de musique qui chante à tue -tête à tout bout de champ. Elle virevolte, va d’un endroit à un autre ...enfin c’est une petite fille pleine de vitalité qui n’est pas obsédée par sa particularité. Elle vit sa vie de petite fille pleinement. Le tapis rouge n’a pas été tiré pour lui ouvrir les portes de la vie, mais on peut s’en accommoder et aller de l’avant ainsi simplement.

Cabosse se pose mille questions, essayant de comprendre sa situation, son état...elle essaie  de comprendre la différence.

Alors ce regard sur l’enfance est juste, plein de gentillesse, de finesse et de délicatesse.

Fanny incarne à merveille cette petite fille, elle se représente avec beaucoup de naturel, elle nous montre que les particularités ne sont pas des singularités qui placent son possesseur à part et  le marquent  au fer rouge.

La mise en scène s’appuie sur les mouvement de la petite fille, elle tourne en rond dans un mouvement de découverte de la vie, d’apprentissage et d’échange aussi.

C’est vif, tonique enjoué les autres personnages sont fort bien évoqués on ne voit  qu’elle en scène, mais une série d’interlocuteurs  ponctuent des épisodes de la vie.

Une pièce pour les enfants et les adultes, dont le ton est à la mesure de chacun.

Du très beau travail loin de la majorité des fadaises pour enfants qui peuplent les scènes trop souvent.

 

Jean Michel Gautier

 

de Fanny Corbasson

avec Fanny Corbasson,

mise en scène Gilles Droulez,

direction d’acteur Françoise Dasque,

scénographie et lumière Denis Guex,

illustrations Nathalie Roulet