Entête
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ÇA SENT L’EUCALYPTUS

 

Théâtre Pierre de Lune
3 rue Roquille
84000 Avignon
04 84 51 22 33

à 15h45

Du 29 juin au 21 juillet

Tous les jours

(relâche les 5, 12 et 19 juillet)

 

Ça sent l’eucalyptus loupe 

 

Sous-titré : Comment je suis devenue bûcheronne, ce seule-en-scène s’interroge sur un sujet original et inédit. Marjolaine Pottlizer s’y raconte. Elle raconte et interprète surtout un épisode de son passé qui a changé le cours de sa vie de fond en comble.

Cela commence comme une comédie légère dans un camp de colonie de vacances en Corse. Elle y est jeune monitrice avec tout ce que ces emplois saisonniers peuvent comporter d’imprévus et de situations drôles ou embarrassantes avec les réactions parfois étranges des enfants aussi bien que des adultes de cette île au caractère bien trempé. C’est dans ce camp installé dans l’ombre rafraichissantes de grands arbres que l’inattendu va venir sous la forme de la chute soudaine d’un grand tronc d’arbre, un eucalyptus.

Le hasard a voulu que ce tronc tombe sur la malchanceuse monitrice provoquant de multiples fractures, félures et autres déplacements d’os. Alors commence l’aventure pas facile que va nous raconter Marjolaine Pottlizer. Du départ cahotique sur les routes sinueuses de la Corse, jusqu’aux diagnostics erronés de l’hôpital, à son rapatriement sur le continent et surtout à l’épopée de la rééducation et de ce qu’elle appelle « sa formation pour avoir son diplôme d’handicapée ».

Grâce à une distance comique vitale, la comédienne parvient à faire rire de ce qu’on peut appeler la galère d’une vie, une galère partagée par des milliers de personnes en France qui, comme elle, souffrent d’un handicap invisible. La difficulté réside dans l’appellation même : ce qui est invisible n’existe pas. Et pourtant.

Des tracas dans les transports en commun, les files d’attentes, les mouvements qui semblent aux communs des mortels naturels et les ridicules procédures mises en place dans certains lieux comme dans les aéroports où le personnel, au lieu d’une coupe-fil, propose une chaise… sans roulettes… à porter au fur et à mesure qu’avance la file…

Marjolaine Pottlizer parvient ainsi avec son tempérament vif, à faire rire de situations pour la plupart difficiles, sans trop d’exagérations, mais avec le soutien d’une bande son et de quelques effets lumières judicieux qui permettent de voyager avec elle dans son histoire, de la Corse au continent, du continent jusqu’en Australie. Ah oui, parce que tout n’est pas si simple et raisonnable dans ce parcours : son personnage va jusqu’en Australie… Pourquoi ? Pour se venger des eucalyptus coupables de son drame. Elle y arrive donc, armée d’une tronçonneuse, prête à décimer toute une forêt de ce maudit eucalyptus qui a tant fait chavirer sa vie. Un belle manière de faire résilience par l’humour.

Bruno Fougniès

 

Ça sent l’eucalyptus

Écrit par Marjolaine Pottlizer et François Szabowski
Mise en scène Éric Desport

Avec Marjolaine Pottlizer

Mise en lumière Luc Khiari
Collaboration artistique Marion Mezadorian